D’un côté, je me demandais toujours ce que je foutais là. Moi, faire une émission de télé réalité ? La bonne blague, merci à mon cher Kyllian, mon ami d’enfance, de m’avoir embarquée la dedans. Enfin, au moins ça me faisait un voyage tous frais payés en Europe, n’est-ce pas ? Enfin, passer du Canada, où je m’étais installée après avoir fugué trois ans auparavant, à l’Ecosse, ça faisait un sacré décalage horaire ! Autrement dit, jet lag mène à une fatigue les premiers jours, et puis vu le bordel dans la villa de « Try for the Love » la veille au soir, autant vous dire que je n’avais pas dormi des masses. J’étais assez solitaire, et avait préféré m’isoler avec ma guitare la veille au soir, mon moyen à moi de me calmer les nerfs, de décompresser. Mon univers rien qu’à moi.

Je m’étais levée tôt ce matin là, les grasses matinées, j’en avais perdu l’habitude depuis que je devais travailler 6 jours par semaines dans un bar à café afin de pouvoir payer les factures. Alors je pense pouvoir affirmer sans me tromper que j’avais été la première levée, et après avoir fouiné dans les placards pour trouver quelque chose à manger, j’étais allée m’affaler sur le canapé. Glander n’était pourtant pas mon activité favorite, j’étais une personne dynamique, qui avait besoin de bouger. Bouger pour ne pas penser, bouger pour m’occuper l’esprit. J’avais même eu le courage d’aller courir un peu dans la cour de la villa. Je courais souvent chez moi, à Toronto, pas dans le but de perdre du poids mais simplement pour me sentir bien dans ma peau.

Affalée dans le canapé, toujours en jogging mais ayant viré mes basket qui trônaient par terre près du canapé. Mon MP4 diffusait dans mes oreilles mes musiques préférées, et en ce moment même c’était du ACDC que mes écouteurs diffusaient dans mes oreilles. « Highway to Hell », chanson que j’aurais d’ailleurs pu renommer « the story of my life », mais ne me demandez pas pourquoi, je n’aime pas parler de ma vie, de mon passé. Je raconte les évidences, sans entrer dans les détails. En fait je crois qu’aujourd’hui, personne ne me connais vraiment, excepté Kyllian, que je connais depuis que j’ai cinq ans.

Enfin bref, je m’égare, j’étais donc affalée dans le canapé, les yeux rivés sur le plafond, et, machinalement, je chantonnais les paroles de la chanson diffusée par mon MP4. Je ne m’en rendais même pas compte, c’était une habitude que j’avais depuis toujours. D’après certains, je chantais avant même de savoir parler. Je devais donc chanter en yaourt, ce qui devait donner un sacré résultat !

Danaëlle avait toujours du mal à s'y habituer. Se réveiller en Ecosse, ça faisait tout de même quelque chose ! Surtout à Danaëlle, qui n'avait jamais quitté le pays auparavant. Ses vacances s'étaient toujours effectuées aux Etats-Unis, sur la côte ouest, là où se trouvait le soleil. Le soleil, on ne pouvait pas vraiment dire qu'il y en avait en Ecosse. L'air était plutôt humide et le ciel nuageux. Mais peu importe ! Danaëlle n'était pas là pour faire bronzette, mais pour trouver l'amour. Ou du moins, faire de nouvelles rencontres car s'il y a des garçons dans le château, il y avait aussi des filles ! Autant se lier également d'amitié avec elles. Danaëlle, qui n’avait jamais regardé ce genre d’émission se sentait un peu hypocrite d’y participer. Mais après tout, celui là était spécial et un peu moins bête que les autres ? Du moins, c’est ce qu’elle espérait. Et elle espérait surtout bien s’entendre avec la maisonnée, sinon bonjour l’ambiance ! Mais de manière générale, Danaëlle était une personne sociable, qui s’entendait bien avec tout le monde. Oh bien entendu, on ne peut pas être copain avec tout le monde, mais Danaëlle ferait toujours en sorte d’être positive.

Dana descendit de sa chambre, après avoir tout de même revêtit une robe printanière bleue cliel pour ne pas briser son moral. Elle s'était maquillée et coiffée, après tout elle était filmée ! Ca pouvait paraître superficielle, mais Dana aimait être présentable, toujours propre sur elle. Oh certes, ses efforts ne dureraient pas éternellement, en flemmarde qu'elle était, mais bon d'un côté elle aimait ça, coquette comme elle était.
La château semblait vide, tous le monde semblait encore dormir. Avec son travail, Danaëlle s’était habituée à se lever aux horaires, et la sieste d’hier avait remis son horloge biologique à jour. Elle ne sentait plus ni la fatigue, ni le décalage horaire. Toutefois, elle se dit qu’elle aurait peut-être du encore rester au lit, personne n’était là. Ah si. Danaëlle aperçut une jeune fille sur le canapé. Une sourire aux lèvres, la jeune femme alla à sa rencontre, annonça sa présence d'un bonjour. Elle l’avait aperçut hier, mais n’avait pas eu l’occasion de se présenter. C’était donc l’occasion, elles étaient passer un long moment ensemble à Fairway Hill !

« Salut ! »

La jeune fille releva la tête. Ses écouteurs vissés sur ses oreilles, elle n'avait certainement pas entendu ce que qu'elle avait dit, mais l'avait entendu. Dana sourit encore une fois, et alla s'assoir à coté de la jeune fille. Elle espérait qu'elle ne la dérangeait pas, certain aimait être seul et ne pas être dérangé durant ces moments là. Lorsqu’elle réfléchissait, ou voulait tout simplement être seule dans son coin, elle détestait qu’on vienne la voir, aussi même si ça venait d’une bonne et gentille intension. Mais apparement, la jeune fille ne lui en voulait pas. Elle retira ses écouteurs et lui renvoya son sourire, à sa grande satisfaction.

« Je crois qu’on a pas encore été presentée. Je m’appelle Danaëlle. »

« I’m on a HighWay to hell ! Highway to hell ! » Voila ce que je chantonnais, à voix basse pour ne pas réveiller tous mes nouveaux colocataires. J’adorais le Hard Rock, et ACDC ce n’était rien par rapport à d’autres choses que j’écoutais. Les schémas de guitare dans ce genre de musique étaient bien plus compliqués que dans le rock « normal » dirons nous, faute d’autre mot. Je m’amusais souvent à essayer de décoder les schémas de guitare utilisés dans ces chansons, et je devenais douée à ce jeu là.

Machinalement, mon pied battait la mesure, allongée sur le canapé à admirer le plafond. Blanc. Lisse. Un plafond en somme quoi. Il fallait que je trouve quelque chose à faire, sinon la journée s’annonçait mortelle. J’avais déjà été courir, j’avais déjà pris mon petit déjeuner, et je ne voulais pas réveiller tout le monde avec ma guitare. Si j’arrivais à me motiver à me lever et m’extraire du canapé - confortable d’ailleurs, ils ont fait ça bien - j’irais bien faire un tour à la piscine, histoire de me détendre dans l’eau et de nager un peu, même si pour faire des longueurs, la piscine n’était pas idéale. Tant pis, j’en ferais le tour, tout problème a une solution. Je m’apprêtais à me lever lorsqu’une jeune femme s’approcha du canapé. Sur ses lèvres je cru lire « Salut » – je ne suis pas très douée pour lire sur les lèvres, mais salut ce n’est encore pas compliqué. Sachant qu’elle me regardait et que de toute façon, il n’y avait qu’elle et moi dans la pièce, je devinais qu’elle s’adressais à moi, j’enlevais donc les écouteurs de mes oreilles, histoire d’entendre ce qu’elle me disait. Ai-je mentionné que j’ai pour habitude d’écouter la musique trop fort ?

DANAËLLE: « Salut »

« Salut » répondis-je en me redressant sur le canapé pour lui faire de la place, la gratifiant d‘un sourire.

J’essayais d’être aimable avec les gens ici, parce que en temps normal, je les faisais plutôt fuir, qu’autre chose. J’étais certaine qu’en me voyant sur a la télé, Kyllian, celui qui m’avait inscrite à l’émission, devait bien rigoler. Lui aussi avait l’habitude de ma mauvaise humeur, comme tout ceux qui em connaissaient, mais parfois j’avais de bonne raisons de râler. D’autres fois c’était juste aprce que… J’aimais bien râler, tout simplement.

DANAËLLE : « Je crois qu’on a pas encore été presentée. Je m’appelle Danaëlle. »

« Et moi Jezzy. » Me présentai-je à mon tour. « Enchantée. Alors, tu pense quoi de notre grande maison ? » Ajoutai-je en référence à l’endroit où la production nous avait installés.

Mon vrai prénom n’était pas Jezzy, mais Kaylee, cependant, j’avais pris l’habitude d’utiliser mon deuxième prénom depuis que j’avais fugué, quittant mes parents et ma sœur jumelle, laissant les Etats Unis derrière moi pour me rendre au Canada. C’était aussi à cette période que j’étais devenue encore plus… Mauvaise avec les gens que je n’avais pu l’être dans le reste de ma vie. Parlant du Canada, ce n’était pas toujours très ensoleillée là bas, à Toronto où je vivais. Au moins comme ça je ne serais pas trop dépaysée par la météo !

Danaëlle s'assit à coté de la jeune fille, alors qu'elle lui faisait un peu de place. Ca l'étonnait un peu, qu'elle soit allée parlé comme ça, à son interlocutrice. D'habitude, Danaëlle n'était pas celle qui faisait le premier pas, n'était pas super-extravertie et parlait à tout le monde et n'importe qui. Mais plus rien ne l'étonnait maintenant. Elle pensait que jamais elle ne participerait à ce genre d'émission, et elle s'était trompée vu qu'elle était maintenant assise avec Jezzy, sur un canapé, à des milliers de kilomètres de son canapé new-yorkais.

Danaëlle hocha la tête comme pour dire « moi de même. » . Elle releva toutefois son prénom. Jezzy. C'était original. Danaëlle avait toujours été une fille qui fuyait l'originalité. Son style vestimentaire était très basique. Les études qu'elle avait faite était commune - littérature, puis journalisme -, la décoration de son appart à New-York était simple. La seule originalité qu'on pouvait souligné chez Danaëlle était son prénom, et le fait qu'elle soit trilingue : anglais, français et croate. Le croate pouvait surprendre, ce n'était pas une langue qu'on apprenait habituellement. Mais Danaëlle, par on ne sat quel miracle, l'avait appris en trois mois, lors de son séjour, et avait pris des cours ensuite, lorsqu'elle retourna dans son pays pour le perfectionner.

« Je la trouve ... assez froide à vrai dire. »

C'était un grand chateau, avec beaucoup d'espace, et Danaëlle avait toujours trouvé que tout ce qui était vide était froid. Regarder les magasins de luxe. Tous leurs articles sont espacés d'un mètre, et Danaëlle avait toujours détesté entrer dans ces types de magasins, aux sourires commercial. Et le style de décoration choisit pour le chateau était très épuré, ce qui le rendait froid aux yeux de la jeune femme.

« Tu viens d'où, à New-York ? »

Danaëlle ne pouvait pas savoir que Kaycee, ou plutot Jezzy comme elle s'était présenté, n'était pas Américaine. Après tout l'annonce posté n'était pas principalement destinées aux New-Yorkais ? En tout cas, c'était là-bas, sur son lieu de travail qu'elle avait vu pour la première fois le concept. Originial. Tiens, ce mot lui revient de plus en plus en bouche ces temps-ci.