Il ne restait plus qu’à fermer la porte, fermer la porte et partir. Partir pourquoi ? J’en savais trop rien. Juste une envie de prendre l’air, mais pas n’importe où. Au château, histoire en plus de me faire une petite frayeur, de faire monter l’adrénaline qui ne demandait qu’à être lâché en moi. Il fallait que je me fasse vraiment peur, j’en avais trop envie.
Je ne pris rien, rien à part un pull, puisque les nuits à Farway Hill ne sont pas aussi chaudes que certaine personne peuvent penser. Même si à l’heure où je sortais - vingt et une heure - la nuit commençait à percé, la fraicheur ne se faisait pas encore trop sentir, c’était une chance d’ailleurs. Je pris un sac, un sac où je mettais mon pull quelques autres trucs et puis des cigarettes. Oui, je pouvais pas tenir sans mes clopes malheureusement.. Mais j’essaierais de m’en passer de toute façon, j’y arriverais, il n’y avait pas de raison du contraire n’est-ce pas ?! J’étais habillé plutôt « cool ». Un simple jean, troué par endroit et puis un t-shirt vert foncé avec quelque truc écrit en noir que je n’avais pas forcément regardé en achetant. J’étais paré pour une nuit de folie, une nuit de folie sans fêtes ni artifices, une nuit dans la nature, dans la peur et l’angoisse, comme je n’en avais pas eu depuis longtemps, comme je n’en avais pas eu depuis mes douze ans en fait, à l’époque où on se faisait peur en hurlant ou en imitant les loups garous. Belle époque quand j’y repense.. Mais légèrement naïf sur les bords étant jeune.

La lune était presque pleine. Les étoiles étaient toutes aussi perceptibles les unes que les autres, oui, le ciel était bien dégagé. Tant mieux ? Pas sûr. Dehors, on entendait des animaux, des insectes, quelques grillons ou encore les oiseaux qui faisaient encore la bringue à cette heure là. On entendait l’eau aussi, le lac n’était pas bien loin du château, ses affluents non plus donc. Ce climat sain et calme était des plus agréable. Si agréable que je crois que j’aurais pu dormir à la belle étoile ce soir.. C’était même sûr en fait. Peut importe si j’avais froid, c’est à force d’avoir trop froid qu’on avait chaud, j’avais en plus mis quelque petite bouteille d’alcool fort dans mon sac, ça m’aurait réchauffer, je ne me faisais pas de soucis.

C’est après avoir marché une demi-heure seulement, que j’arrivais sur le lieu où je voulais me rendre depuis le début, le château st-clair. Château légendaire, château qui effrayait, mais avant tout, manoir délabré qui aurait fait faire des cauchemars à quiconque voulait le visiter, à cette heure. Moi par exemple. Je n’étais plus un gamin, mais il m’arrivait d’avoir peur, pour ce genre de chose. Bon, même si j’avais prévus quelques lampes.. Enfin une lampe, frontale en plus, mais c’est-ce qui fonctionnait le mieux à ce qu’on disait. Mais peu importe, j’étais pas là pour faire la promotion de ce genre de produit, j’étais là pour partir à l’aventure et me faire dresser les cheveux de la tête.

Je connaissais les légendes du château, mon père me les racontait quand j’étais petits, j’en avais fait des cauchemars effectivement, pendant presque un an. Il fallait que je l’affronte désormais. je n’avais jamais visité ces lieux, c’était bizarre d’ailleurs… J’en avais sûrement jamais vraiment eu l’occasion en fait, mais maintenant : je le pouvais enfin.
L’obscurité était multiplié par dix dans cet immense maison qui restait ouverte pour les touristes ou les personnes hagardes qui chercheraient par hasard un abris. Bonne idée oui, ces personnes risque de ne pas regretté leur venue ici, c’est-ce que j’attendais aussi, ne pas regretté cette soirée. Je posais donc un pied à l’intérieur du château, la porte grinçait horriblement, style film d’horreur macabre où ça fini toujours mal pour le héro à ce moment là - mais heureusement, je m’identifiais plus comme le méchant ! - Je traversais l’entrée, touchant à quelques objets posé sur des tables de bois, je dirigeais mon halo de lumière sur les tableaux, sur les portraits sur le mur. Ma visite allait être longue et je n’avais même pas fait attention au panneau qui prévenait tout de même les étrangers « entrée strictement réservé aux visites ». En même temps.. Si c’était autant interdit, pourquoi avoir laissé ouvert ? Ça ne servait à rien sinon, autant violer un peu les lois qu’on avait infliger à ces lieux…

Regardant toujours ces tableaux, ces choses étranges qui étaient censés décorer ce vieux manoir délabré, j’entrais désormais dans une toute nouvelle pièce. Sans doute la cuisine. Il y avait des énormes couteaux, des énormes ustensiles recouverts d’or, d’argent et de diamants. Le genre de truc qui s’achètent à partir de mille livres, pas moins. Bref, je continuais, regardant les fenêtres noires cassé pour certaines, poussiéreuse pour d’autre. Ce lieu était digne d’un tournage de film, pour l’instant par contre, rien ne me faisait trop peur.. Même si j’avais cette boule au ventre d’appréhension, cette petite boule de frayeur mais qui ne vous mange qu’au bout d’un seul et une moment : lorsque le pire arrive. Peut être qu’il n’y allait pas y en avoir de pire après tout ? Je ne vois pas pourquoi il y en aurait eu d’ailleurs.. Non vraiment pas. Passons… Là il fallait vraiment que j’arrête de penser à ma peur ou pas, sinon j’allais me faire des films et ça finirait mal.

Je sortis de la pièce pour entrer dans une autre. A ce même moment, je sentis un courant d’air froid me glacé le dos et le sang. Je me retournais, calmement, avec ma lumière, pointé au loin. C’est bon, il n’y avait rien. Rien du tout. Pourquoi il y aurait eu quelque chose, hein ? Bref, bref, bref !
Le salon devait être convivial autrefois, c’est sur. Là, tout comme les autres pièces il faisait « vieux » mais c’était surement normal. Marchant en direction d’un meuble en bois, j’entendis soudain une voix.

« VOIX - Hé Oh ! Il y a quelqu'un ? »

Je sursautais à ce moment là. Mais je ne répondis pas pour autant. J’avais cru percevoir au loin, une voix plus féminine que masculine… Une voix que je n’arrivais pas à identifier pour autant. Je voulus alors faire marche arrière. Peut être que dans le fond, ça m’aurait rassurer de voir une autre personne… Enfin… Tout dépendait encore de qui elle était.
Je revenais alors sur mes pas, vers l’entrée, doucement, calmement, tenant toujours la lumière, dirigeant le halo de lumière dans tout les coins possibles. Et, c’est avec surprise que je fus aveuglé à un moment. La lumière venait de se refléter sur un miroir à ce moment là, sur une personne aussi… Elle était toute proche, surement à deux mètres devant moi. Alors je préférais éteindre ma lampe, comme si je n’acceptais pas de voir ce qu’il y avait vraiment, comme si j’avais peur du résultat et que j’en resterais effrayé longtemps par la suite..

Je m’approchais alors de cette personne, le plus doucement possible. Je crois qu’elle était arrêter. Et étant habitué à l’obscurité, je pus déceler sa silhouette et la couleur de ses cheveux… Blonds. C’était une femme car j’apercevais aussi le contour de ses formes. Et puis, pris d’un peu d’adrénaline surement, j’eus tout à coup une idée.
J’avançais encore, jusqu’à être à quelque centimètre de cette jeune femme. Je ne savais pas qui elle était, mais j’avais envie de détendre l’atmosphère angoissante qui régnait ici. En fait, j’avais envie de me rassurer avec une bonne blague pas drôle.

Approchant ma tête de la sienne, elle était dos à moi. Je pus sentir la bonne odeur de ses cheveux et peut être même de sa peau dans tout ces mélanges de parfums. Je fis ensuite exprès de laisser mon souffle s’échapper dans son oreille et subitement, je posais mes mains sur ses hanches accompagné d’un souffle plus fort. Puis, d’une voix que je voulais effrayante, je lançais un :

« ALEC - Bonjour… »

D’une voix de super-méchant de film.

C'est drôle .. Plus ça allait et plus je sentais comme une présence dans ce grand espace tout noir. Et puis ; je vis comme de la lumière durant une demi seconde et plus rien. Je ne bougeais plus et observa les lieux ; en attendant que mes yeux s'habitue à l'obscurité. On dis qu'au bout d'un certain temps ; on peut voir dans le noir. Et en effet ; peut-être après trois minutes ; je voyais quelque forme. C'était peu de chose ; juste la taille et le contour des objets ; rien de très net en fait.

Plus les secondes passèrent et plus je me demandais ce que cachait cette maison. Il devait y en avoir des secrets entre tous ces murs. Des tromperies ? Des envies ? Des secrets de famille ou encore de naissance ? Des gens riches ont dû vivre ici. Vu la taille du batiment et des meubles -que j'avais du mal à voir- ; cela semblait vraiment venir d'un univers lointain. Ce que j'aimais ça ! L'odeur de l'ancien ; c'était comme si on remontait dans le temps et c'était plutôt bien je dois dire. J'aimais l'idée de savoir ce qui s'était passé avant ; car en sachant ce qui s'est passé avant et ce qui se passe maintenant ; c'est comme être dans le passé en sachant le futur. Enfin passons.

Soudain ; sans que je m'y attende , une sorte de précense se fit et je senti comme un souffle près de mon oreille. Un petit courant d'air. Je frissonais ; sans pour autant avoir peur. Ca devait être rien de bien méchant ; en fait. Une mouche qui passe ou un courant d'air vennant par une fenetre. Puis ; un autre souffle ; plus fort cette fois ci se fit entendre et d'un coup des mains se posèrent sur mes hanches. J'eus un sursaut. Mais ; restant calme ; je ne bougea pas. Les mains étaient plutôt chaudes et assez grosse. Je ne pense pas qu'une femme puisse avoir une telle corpulance. Mais qui sait .. Un "bonjour" se fit entendre d'une grosse ; très grosse voix. Un peu comme on en entend dans les pires films d'horreur ; et que pas longtemps après apparait un couteau sous le cou d'une jolie blonde.

Un sourire ne put s'arracher de mes lèvres. C'était débile ; mais je savais que c'était une mauvaise blague. Un gamin qui voulait me faire peur ; sans doute. J'aimais cette situation ; c'était amusant.

- "A cette heure ci ; on dirais plutôt bonsoir. Vous devez avoir des neurones carrément décalés. M'enfin bon .. Ce serait gentil aussi d'enlever vos mains de mon corps. Non pas que j'aime pas ça mais je deteste être touché par des étrangers."

A vrai dire ; c'était plutôt moi l'étrangère. Je vennais tout droit de Russie et j'étais là depuis seulement un an ; voire deux. En tout cas ; cette situation m'étant très amusante ; je ne bougea pas ; attendant la réponse de cette chamante personne.