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 Black Keys

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Freyja I. Mandrake
Freyja I. Mandrake


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LITTLE ME.

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Black Keys Vide
MessageSujet: Black Keys   Black Keys EmptyVen 2 Juil - 10:11

    Vivre dans cette nouvelle ville, commencer une nouvelle vie. C’était l’unique et seule chose que j’avais demandé à Père suite à l’accident… non ce n’était pas un accident. C’était une erreur. Une grave erreur. Une grave erreur terriblement agréable. Il m’arrivait encore souvent de repenser à lui. Malgré le fait qu’elle soit interdite, notre histoire avait été des plus belles. Même si on passait notre temps à se cacher afin que personne de l’université ne nous voie — je vous jure que ce n’est pas facile — nous nous aimions profondément et cette illégalité ne nous gênait pas outre mesure, au final. Mais lorsque mon père m’avait surprise avec lui, je n’avais pu que me revoir, des années plus tôt, quand je l’avais moi-même surprise avec une de ses étudiantes. Mais mon amant, lui, n’était pas marié et n’avait pas d’enfants. Pourtant, j’ai ressenti une culpabilité si grande que j’étais partie sur le champ, demandant uniquement à Père de m’acheter une petite maison loin d’ici. Je n’avais fait d’au revoir à personne. Il n’y avait que Père qui savait où je me trouvais. Peut-être Mère également… il lui avait sûrement dit, pour la rassurer. Mais je ne pouvais pas retourner chez moi. J’avais trop honte. J’avais l’impression que cette manie de se lancer dans des relations complètement hors-la-loi devait être de famille. En quelque sorte héréditaire. Et je ne voulais pas. J’aimais beaucoup ce professeur, mais je ne pouvais pas vivre toute ma vie ainsi. Oh, il aurait suffit d’attendre que j’ai fini mon cursus… mais à ce moment-là, habitués à vivre cachés, aurions-nous survécu à cette liberté de mouvement ? Non, j’avais bien fait de partir, finalement.

    Du moins c’était ce que je pensais. J’étais en train d’astiquer une table après le départ d’un couple âgé. Ça faisait du bien de voir qu’il n’y avait pas que des hommes d’affaires qui venaient manger ici, au taïwanais, comme dans les restaurants japonais. Mais, malgré tout, il y avait toujours très peu de clients. Ils préféraient aller au restaurant de Mrs. Sue. Je ne sais pas, c’était plus chic, plus cher. Moi je préférais l’ambiance asiatique de mon lieu de travail. Et puis j’avais toujours aimé la nourriture asiatique… alors manger sur place mes repas du midi, voire même du soir parfois, ça ne me dérangeait pas, bien au contraire. Je fredonnais doucement tout en essuyant la table avec de larges mouvements circulaires. «The girl can’t sleep… That Mary she can be real weak… She’s got a heart of gold… But Mary thinks she’s getting old…» C’était une nouvelle chanson d’Alexz Johnson. Elle l’avait chanté en Live, il y a quelques jours, lors d’un concert à Toronto… J’aurais aimé y être. Mais mon maigre salaire de serveuse n’allait pas me payer un voyage au Canada. Je finissais de nettoyer la table et de remettre des verres et des couverts quand de nouveaux clients arrivèrent. Avec un large sourire, je m’élançai vers eux pour leur indiquer une table.

    Il était tard. Je sortais du travail. Aujourd’hui, ce n’était pas moi qui étais de corvée de nettoyage du sol du restaurant alors j’avais pu sortir un peu plus tôt. Il faisait encore clair malgré l’heure tardive. Quittant la petite rue qui abritant le restaurant, je retrouvais la grande place et sa fontaine. A cette heure, il n’y avait presque personne. Juste quelques couples, quelques groupes d’amis qui sortaient pour aller s’amuser, se faire flasher par les appareils photos des journalistes présents pour cette nouvelle émission de télé réalité. J’aurais préféré qu’elle ne vienne pas se dérouler ici, mais bon. Cela faisait à peine un an que j’avais emménagé à Farway Hill, pour y trouver le calme nécessaire pour débuter une nouvelle vie. Me plonger dans l’anonymat. Mais en voyant ces jeunes sortir en bande et rire à gorge déployée, mon sourire se faisait fade et nostalgique. Et, à l’arrivée des caméras et des journalistes, je ne pouvais qu’essayer de les éviter. Sans trop le faire non plus, sinon il était sûr qu’ils allaient tous me tomber sur le poils.

    Je déambulais sur la place lorsque je vis au loin un groupe s’arrêter près de caméras et des crépitements de flashes illuminèrent la faible obscurité qui gagnait en puissance à chaque seconde. D’un soupir las, je bifurquais pour passer de l’autre côté de la fontaine. Je ne voulais pas me faire prendre dans cette frénésie infernale. Je m’assis, non pas sur un des bancs en bois qui entouraient le point d’eau, mais directement sur le pourtour en pierre. Déplaçant légèrement mes mains vers l’arrière, au bord de la pierre, je tournais mon visage vers les nuages qui viraient au rouge passion. Il faisait encore bon, pour l’heure, et la petite brise fraîche était la bienvenue. Je remuais légèrement les orteils dans mes spartiates. Le duvet sur mes cuisses dévoilées par le petit short que je portais frémit sous la caresse du vent. Fermant les yeux, j’essayais d’oublier les photographes qui se trouvaient de l’autre côté, quand j’entendis un bruit de pas. Je restais immobile, espérant qu’on ne s’intéresserait pas à moi...
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MessageSujet: Re: Black Keys   Black Keys EmptyVen 2 Juil - 14:18


    La journée avait été chaude. Pas très éprouvante, mais chaude. En même temps, comment une journée peut être éprouvante lorsqu'on ne travaille pas?
    Je n'ai rien fait de spécial aujourd'hui, à part me promener tranquillement en essayant d'éviter les journalistes. Enfin, du moins ceux qui filmaient et photographiaient. Malgré mon accoutrement anti-paparazzi, j'étais sûr qu'il y aurait toujours une personne quelque part pour me reconnaitre. Moi parano? Nooon. Enfin si, avec les journalistes. Déjà qu'ils arrivent à trouver des raisons pour me mettre dans leurs magazines, alors que je ne fais rien de spécial (je suis enfant de riche mais je ne m'appelle pas Paris Hilton). À la limite, si c'était pour me suivre lorsque je pars dans des landes sauvages pour aider des vétérinaires à attraper et/ou endormir des animaux, je veux bien. Mais le reste de mes activités n'a aucun intérêt, à part mon bon plaisir.
    Enfin bref, tout ça pour dire que si on me surprenait dans cette ville alors qu'il y a cette émission qui y est tournée. On fera bien trop vite des rapprochement à mon goût.

    Ce n'est pas pour autant que je ne vais parler à personne et observer dans mon coin, non, j'aime trop la compagnie des gens pour ça, mais j'évite les journalistes.
    En plus les gens sont gentils et agréables ici, et s'ils ne lisent pas la presse people now-yorkaise à chaque parution, ça va très bien. Enfin, souvent les gens ne sont jamais très sûr que ce soit moi non plus et je ne vais pas le crier sur tous les toits. Il n'y a pas de version officielle sur l'endroit où je me trouve en ce moment et c'est très bien comme ça. Il manquerait plus que ma vie soit gérée et planifiée. Il n'y a que mon père qui peut se le permettre, et pour de bonnes raisons. S'il m'appelait là maintenant pour me dire de rentrer à New-York parce qu'il aurait besoin de moi, je ne chercherais pas plus loin et irait prendre le premier avion pour ma ville natale. Après tout, je suis son héritier, et il faut bien que je mérite l'argent que je dépense non?
    Je ne suis pas un bon à rien qui ne fout rien justement. Enfin bref.

    Aujourd'hui j'avais été faire un tour dans la région, comme il faisait beau, autant profiter du pays. Les cheveux au vent dans la décapotable d'une marque réputée, les lunettes de soleil - d'une marque dont je ne citerais pas le nom non plus - sur le nez, l'autoradio dont le volume était assez fort pour surpasser le hurlement du vent. Un petit paradis. Et puis je n'avais jamais eu de mal à m'adapter à la conduite volant à droite, voie de gauche. Donc tout était parfait.
    Une petite journée à l'air pur et loin des journalistes.

    En soirée, je rentrais et me garais sur un petit parking à l'entrée de la ville. Pas la peine de passer avec le vrombissement de mon V8 dans les rues. C'est un piège à paparazzi : quelqu'un qui a assez de pognon pour louer une merveille comme ça, ça vaut toujours le coup d'en parler et d'en faire des photos. Enfin bref, vous comprenez mes raisons.
    Par chance, il n'y avait personne sur le parking (pas une histoire de place, mais de témoin xD) et je pus retrouver tranquillement le centre ville en passant par quelques ruelles.
    Mais il y avait un groupe avec crépitements et gloussements sur la place et je devais passer par là – pour faire au plus court – si je voulais rentrer à mon appartement. Je décidais finalement de contourner la fontaine par l'autre côté et faire un petit détour.

    Une jeune femme était assise sur les pierres qui entouraient l'eau et avait les yeux fermés vers le ciel... Bizarre comme position, mais peut être soufflait-elle tout simplement. Peut être une dure journée.
    Je décidais de m'asseoir sur le banc, la brume humide et légère dégagée par la fontaine rafraichissait les coups de soleil sur mes bras. (eh oui, j'avais oublié la crème solaire...)

      « Ces journalistes sont vraiment partout, impossible de s'en débarrasser. »


    J'avais le don pour commencer des conversations avec des gens complètement occupé à autre chose, je le reconnais.
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Freyja I. Mandrake
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MessageSujet: Re: Black Keys   Black Keys EmptyMer 7 Juil - 20:32

    J’entendis des crépitements de flashes. Les journalistes devaient avoir fini leur interview et reprenaient des photos. Je n’aurais vraiment pas voulu être à la place de ces jeunes. Alors, quand je perçus des bruits de pas qui se rapprochaient de moi, je priais pour que ce ne soit pas la presse et qu’on ne s’intéresse pas à moi. Peut-être qu’en restant immobile, on ne me remarquerait pas. Le banc en bois craqua légèrement lorsque le nouveau venu y prit place. Un léger soupir s’échappa d’entre mes lèvres. Il n’aurait pas pu en choisir un autre ? Il y en avait tout autour de la fontaine ! Malgré ce soupir, je faisais comme si je ne m’étais pas rendue compte de sa présence. Toujours exempte de mouvement, j’ouvrai un oeil. C’était un jeune homme, blond. Il avait l’air assez grand et musclé, légèrement musclé, voire même brûlé par les rayons du soleil à certains endroits. Encore un qui avait oublié de mettre sa crème solaire. Je me rassis un peu mieux alors qu’un sourire étirait vaguement mes lèvres.

      « Ces journalistes sont vraiment partout, impossible de s'en débarrasser. »
      « Oui, vous avez raison. Ils sont pires qu’un chewing-gum collé sous une chaussure. »


    Il avait de jolis yeux bleu-vert, tirant légèrement sur le gris foncé à cause de la nuit tombante. Il était vraiment dur de décrire le regard qu’il avait. Tout autant clair que foncé, bleu que vert, jeune et âgé, pétillant et morne. De part ce regard, on devinait toute la profondeur d’une personne qui pouvait paraître bien fade au premier abord. Les gens prenaient-ils le temps de s’attarder dans ses yeux pour y lire tout ce que j’y voyais ? Ou étais-je la seule à percevoir tout ceci ? Je savais observer les gens. J’avais passé ma vie à observer mes parents depuis l’adultère de mon père. J’avais passé mon temps à examiner mes camarades d’école pour savoir s’ils représentaient de vrais amis ou juste quelques satellites qui me gravitaient autour. J’étais rodée, j’avais l’habitude de décrypter facilement les gens.

    Je cessais mon observation pour lui adresser un vague sourire sympathique. Je ne désirais peut-être pas de compagnie, mais je n’étais pas suffisamment impolie pour le montrer. Croisant les jambes et tirant un peu sur mon short, j’essayai de ne pas porter attention au bruit du groupe retenant l’attention des médias. Blond, bronzé, il avait tout du surfeur beau gosse typique qu’on rencontre sur les couvertures des magazines de mode ou people. Etrangement, je me doutais qu’il avait déjà fait la une de ces revues. Pourquoi ? Je n’en savais rien. Pourquoi dénigrait-il les journalistes ? Je n’en savais rien non plus. Surtout s’il était un habitué… Enfin, habitué ne veut pas dire friand non plus. Glissant mes mains entre mes cuisses, je me penchai légèrement en avant.

      « Vous avez pourtant tout du mec de couverture, si je peux me permettre. Je suis sûre que, même si ce n’était pas ici, vous avez déjà été abordé par ce type de personnes. »


    Je lui adressai un nouveau sourire. J’espérais qu’il ne prendrait pas mes propos trop mal. Après tout, je ne lui cherchais pas de noise. Ça non, je ne voulais pas d’histoire, avec personne, aussi mignon soit-il. Mais il ne me ferait pas oublier mon amant, ce professeur si canon qui avait été mien pendant un peu plus d’un an… Et puis je n’en avais pas envie. Franchement, certes, il était beau garçon, mais ce n’était pas vraiment mon type d’homme non plus. De plus, à sa façon de se tenir, de se poser négligemment — du moins en apparence — sur le banc, comme s’il guettait un paparazzi ou je ne sais quoi, il me paraissait clair qu’il avait déjà eu affaire avec la presse, et pas qu’une fois.

      « Vous êtes un habitué de ce genre de choses, n’est-ce pas ? », fis-je en désignant vaguement les flashes de la main. « Mais, attendez, laissez-moi deviner… Vous avez horreur de ça. Malgré votre train de vie, vous n’aimez pas les journalistes… je me trompe ? Non, bien sûr que non, sinon vous ne seriez pas en train d’écouter mes bêtises mais en train de vous pavaner devant eux. »


    Je fermai soudain la bouche, consciente que j’en avais peut-être trop dit. J’avais peut-être poussé un peu trop loin mes observations. Ou, plutôt, j’en avais trop dit sur ce que j’avais déduit. Peut-être me plantai-je complètement, ou en partie. Et puis je n’avais aucune idée de ce “train de vie” dont j’avais fait part un peu plus tôt...
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