© crocodile & sugarfall

Fraichement arrivée, Iseult n’avait pas encore eu l’occasion de rencontrer quelqu’un, que ce soit garçon ou fille, pour l’accueillir et pour lui faire visiter le château qui allait devoir la supporter jusqu’à je ne sais combien de temps. Le plus longtemps possible, pensait-elle, car ainsi elle aura plus de chance de mieux connaitre les personnes qui l’entourent. Malheureusement, c’était plutôt mal partit. Mis à part quelque « bienvenue ! » et « viens je vais te montrer les chambres pour te débarrasser de tes bagages ! », Iseult n’avait pas eu vraiment discuter comme il se doit avec qui que ce soit. Elle avait cependant repérer quelques visages qui lui semblaient sympathique, et parfois elle se demandait sérieusement ce qu’ils faisaient là. Elle avait croiser des filles à la minceur et à la beauté que beaucoup de mannequins de Manhattan enviaient plus que tout, et des garçons qui seraient capable de faire la unes des magazines rien qu’en claquant des doigts. Mais peut-être étaient-ils dans la même situation qu’elle : la méfiance qu’elle avait sur les garçons par rapport à son compte en banque. Fort heureusement, les rares fois où elle avait prononcé son nom au complet, peu de personnes avaient cette lueur dans le regard qui signifiait qu’ils la connaissaient, de près ou de loin. Ce qui l’avait quelque peu étonné d’ailleurs. Certaines personnes avaient le profil type pour vivre à Manhattan, et pourtant ils ne se doutaient de rien. Peut-être qu’ils n’étaient pas fan de la rubrique décoration d’intérieur de sa mère, ou encore qu’ils n’avaient jamais eu besoin des services de son père lors d’un procès. Bah, tant que les hommes inscrits à l’émission ne se jettent pas sur elle juste pour la célébrité de ses parents, c’étaient parfait. Ces derniers lui avaient répétés des milliers de fois que c’était inutile qu’elle s’inscrive à cette émission, car ils disaient que son âme sœur se cachait forcément quelque part, et peut-être pas dans une stupide émission de télé-réalité. Oui, mais Iseult n’avait aucune envie de partir faire le tour du monde à la recherche d’un prince charmant qui n’existe sans doute pas. Autant essayer chaque opportunité qui se présente à elle, et voir. Au pire, cette participation à Try for Love allait être une bonne expérience et elle rencontrera des amis avec qui elle gardera contact le plus longtemps possible, ou encore d’avoir eu la chance d’avoir vu les sublimes paysages écossais qu’elle avait longuement regardé le soir de son arrivée, s’étalant à l’horizon. Malgré qu’elle soit loin de chez elle pour une durée encore indéterminée, Iseult était heureuse de se retrouver ici.

Les groupes d’amis s’étaient formés dans le salon pour parler de tout et n’importe quoi. C’était entre autre les candidats qui étaient présent depuis le commencement de la diffusion de l’émission, quand Andrew-Lee Kidman avait passé son annonce et ouvert officiellement l’aventure. C’est-à-dire, des personnes qui se connaissaient depuis plusieurs semaines déjà, dès les premières secondes où ils avaient mis les pieds dans le château. Et pas comme Iseult qui étaient arrivée la veille et qui était restée dans son coin en bouquinant son livre, regardant de temps en temps les allés et venus des autres personnes présentent dans Try for Love. Il lui faudra quelques jours encore avant de pouvoir aller vers les autres, car la méfiance qu’elle ressentait depuis qu’elle était adolescente envers les inconnus l’empêchait d’aller discuter mode et défilées avec les filles et des rares choses qu’elle connaissait du base-ball avec les garçons. Elle savait qu’elle n’allait pas s’incruster dans les conversations dès qu’elle verrait des gens discuter, mais son comportement réservé la surprenait tout de même. Peut-être que le fait de savoir qu’elle était filmé vingt quatre heures sur vingt quatre pesait également dans la balance. En tout cas, elle n’était pas encore prête à se dévoilée tel un livre ouvert les premiers temps.
Les discussions continuaient vivement dans la pièce, les rires brisant certain silence qui pouvaient se former dans les conversations, et Iseult remarqua quelque roulement d’yeux quelques pas plus loin. Des tensions chez les candidats ? Il en fallait bien. C’était presque impossible de regarder ce genre de programme sans que deux filles se crêpent le chignon devant les caméras. Cependant, la brunette espérait que ça n’allait pas ce passé ainsi pour elle et les autres. Et espérons que son côté peste allait rester au placard… Prise d’une envie de sortir soudaine, et surtout d’une envie d’un verre d’ice tea – l’une de ses boissons favorites – elle referma son livre en prenant soin de remettre son marque page à l’endroit où elle en était, et se leva de son siège qu’elle quittait pour aller aux toilettes, manger et pour se promener dans la cour. Elle fit quelques signes aux gens qui la saluaient lors de son passage, ce qui confirmait son impression que tout le monde était plus ou moins sympa, et qu’elle était la bienvenue ici. Mais à cause de son comportement de fille complètement coincée – se dont elle se qualifiait elle-même – les autres semblaient comprendre qu’il lui faudrait un peu de temps avant de s’acclimater complètement à l’atmosphère de ce nouvel endroit. Iseult sortit de la pièce, puis passa la porte d'entrée du château, ressentant déjà le petit air frais du soir venir lui caresser les cheveux et l'odeur de l'herbe fraichement coupé lui chatouilla les narines. Il ne lui fallut pas longtemps pour atteindre le bar de la ville, l'un des seuls apparemment qui était dans la petite ville écossaise. Elle entra rapidement dans le bâtiment, changeant complètement d'atmosphère et d'odeur. Un mélange d'alcool, de cigarettes consumées et d'eau de javel l'envahit presque aussitôt. Les conversations sur l'émission qui se déroulait dans leur ville allait de bon train dans les bouches des habitants présents, et certains fixèrent Iseult, sans doute se disaient-ils qu'ils l'avaient vu quelque part. Elle demanda rapidement un verre d'ice tea comme à son habitude à Manhattan, car elle buvait de l'alcool que pour les grandes occasions ou lors des fêtes, et le serveur lui tendit un grand verre avec un glaçon flottant dans la boisson. Elle le remercia rapidement et alla s'installer sur un des poufs confortable et aux couleurs joyeuses qui se trouvait à proximité. Soudain, elle entendit des pas se diriger à leur tour dans la petite pièce, et Iseult releva les yeux vers l’inconnu. Une grande chevelure dorée fut la première chose qu’elle vit. Puis, un visage sympathique et légèrement enfantin, qui témoignait cependant qu’elle avait vécut pas mal de chose dans sa vie, comme de la maturité. Ce qui fit sourire Iseult, d’un sourire sincère et amical.

ISEULT ♣ Salut. Je m’appelle Iseult.

La jeune femme se sentit un peu cruche de commencer une conversation avec cette phrase bateau du « je m’appelle truc », mais que dire d’autre de toute manière, puisqu’elle ne la connaissait pas encore.

Une chose me manquait depuis le début de l'émission, cette chose qui était arrivée dans ma vie depuis déjà bientôt un an. Pour certaine personne c'était une mauvaise habitude et pour d'autre c'était un moyen de me relaxer paisiblement. Cette chose étant mes cigarettes, comme une cruche j'avais oubliée d'en n'acheter avant de rentrer dans la maison. J'avais pensée à tout, sauf cela et pourtant de ma part c'était stupide. Habituellement, je n'oubliais rien qui était devenu en quelque sorte essentiel dans ma vie de tout les jours. Enfin bref, pourquoi m'apitoyer sur mon sort. Il devait bien y avoir quelqu'un dans cette fichu maison qui avait une cigarette. Je croisais les doigts pour que se soit vrai.
En vitesse, j'enfilai une paire de talons blanc qui autrefois, m'avait fait terriblement mal aux pieds et pourtant aujourd'hui, je continuais de porter cette paire de talons. Rapidement, je descendis les escaliers pour aller vérifier dans toute les pièces voir si il y avait du monde. Je passerai pour une cinglée puisque depuis mon arrivée, je n'avais pas réellement parler à beaucoup de gens, j'étais plutôt du genre timide quand il y avait énormément de gens, je devais retenir de ma mère parce qu'elle était identique quand il y avait des gens, beaucoup de gens. Je passais devant un groupe de gens qui discutaient tranquillement, j'avais en quelque sorte le don de remarquer que certaine de ces personnes s'emmerdaient réellement ou s'en fichaient carrémenet. Cela allait bientôt crée des disputes et c'était toujours amusant à regarder les disputes, j'aimais bien ça moi.

Puis soudain, une idée me traversa la tête. Si j'avais eu une ampoule elle se serait allumée au contact de mon idée qui semblait ingénieuse, enfin selon moi. Je traversai rapidement toute les pièces et entrai directement dans le bar. Endroit où nombre de gens fumaient et buvaient énormément. J'allais peut-être trouver ce que je cherchais depuis tant de temps. Façon de parler, bien sûr. Un sourire s'accrocha à mon visage rapidement. J'allais m'appuyer sur le comptoir avant de m'asseoir sur un tabouret qui semblait pas très acceuillant et/ou confortable. Il n'y avait pas grand monde, seulement une brunette plutôt jolie qui était assise près de moi, celle-ci me fît sursauter quand elle m'adressa la parole. Iseult. Magnifique prénom.

CARLY ♣ Salut ! Carly-Sue, seulement appelle-moi Carly.

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L’odeur de la cigarette ne l’avait jamais gêné outre mesure. La plupart de ses amis avaient prit la sale habitude de se balader une cigarette au bec, donc Iseult avait prit l’habitude de supporter la fumée. Tant qu’on ne faisait pas exprès de lui en souffler dans la figure à tout bout de champ, elle la supportait très bien. Dire qu’elle n’avait jamais essayé d’en tirer une ou deux taffes serait mentir, mais la brunette n’est jamais devenue accro par la suite. Sentir de la fumée dans ses poumons n’était pas une sensation agréable pour elle, et le fait qu’elle est toussée à en cracher ses poumons n’arrangea pas les choses. Mais elle était tout de même tolérante avec les fumeurs, tant qu’ils respectaient son choix de ne pas dépenser des milles et des cents chaque mois pour avoir « sa dose ».

Le bar de Farway Hill n’était pas vraiment comme elle l’avait imaginé. Les seuls bars qu’elle connaissait étaient ceux de Manhattan, et ils faisaient très attention à l’hygiène de l’établissement. Cela ne voulait pas dire que ce bar était sale, loin de là, mais juste que l’odeur de la cigarette la prit quelque peu au dépourvu quand elle entra dans le bâtiment. Les quelques personnes qui étaient présentent la regardèrent très vite, se souvenant sans doute avoir croisé la chevelure brune lors du dernier prime de l’émission. Elle se dirigea vers un des poufs, accompagnée de son verre d’ice tea fraichement commandé, et s’installa confortablement. Soudain, des bruits de talons se firent entendre, et Iseult ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil. Cette chevelure blonde et ce visage en porcelaine masqué par du maquillage lui dirent immédiatement quelque chose. En effet, cette jeune femme était entrée en même temps qu’elle, la même soirée, à l’émission. Et dès le départ, elle sut que cette jeune femme était quelque peu perdue, malgré la maturité et la sérénité qu’elle affichait à travers ses yeux. La brunette ne sut trop pourquoi elle se jeta – littéralement bien sûr – sur la jeune femme, mais elle la salua en lui révélant son prénom. Elle se sentit un peu cruche, surtout à cause de la réaction de la blondinette qui semblait avoir sursauté. Sans doute ne s’attendait-elle pas que la fille assise dans son coin depuis son arrivé dans l’émission parlerait avant deux bonnes journées de silence encore. Cependant, l’inconnue la salua à son tour avant de lui dire son prénom.

CARLY ♣ Salut ! Carly-Sue, seulement appelle-moi Carly.

Carly-Sue. Un nom plutôt original pour une fille. Enfin, ses parents avaient également fait preuve d’originalité le jour de sa naissance. Il faut tout de même admettre que peu de jeune fille portaient le prénom « Iseult » de nos jours. Mais la brunette était fière. Fière car elle était encore plus unique, avec un tel prénom. Et comme le disait ses amies, elle pouvait aspirée à une belle histoire d’amour comme celle de la légende. Oui, mais le seul problème qui c’était posé, c’était que tous les jeunes hommes qu’elle avait croisée était loin du Tristan qu’elle voulait. Très loin.
Elle se leva, emportant avec elle son verre et alla s’installer près de Carly. Ca serait plus simple pour discuter. Iseult releva ses yeux vers ceux de la blondinette. Cette dernière devait sans doute se demander ce qu’elle lui voulait à venir s’incruster comme ça à côté d’elle. Mais peu importe. Si elle ne veut pas parler, elle n’aura qu’à le dire à Iseult et elle retournera dans son coin sans faire plus d’histoire. Après tout, c’est vrai que sa manière de lui parler devait sembler étrange. Peut-être même légèrement effrayante.

ISEULT ♣ Dis moi Carly, tu as quel âge ? Si c'est pas trop indiscret bien sûr.

Question bateau. Ou étrange pour une première rencontre. Mais la carrure et l’apparence de Carly l’intriguait. Elle devait forcément avoir plus de dix-huit ans, mais en paraissait à peine dix-neuf. Après, peut-être se trompait-elle, puisqu’elle n’était pas vraiment douée pour déterminer l’âge des autres. Elle pourrait très bien donner quarante ans à un homme qui en a à peine trente-cinq. Et inversement. Mais là elle n’avait pas de doute, du moins pour elle. Carly devait être plus jeune qu’elle. Après, avait-elle raison. Tel était la question.