Le réveil. Un réveil difficile. Très difficile. Je n’avais pas de souvenirs précis du pourquoi du comment mais il me semblait bien que j’avais trouvé le sommeil qu’à six heures du matin. J’avais peut être encore une fois, abusé de certaines boissons trop violement ? Peut être passé une nuit mouvementé avec une des jolies candidates ? Non, à vrai dire absolument rien de tout ça. Je n’avais ni la gueule de bois ni les symptômes que je retrouvais souvent après une « bonne nuit ». Alors quoi ? J’avais juste dormis plus tard que d’habitude.
Caleçon, t-shirt, je sortais de ce lit devenant trop désagréable à cette heure pour aller enfiler un de mes fameux short long noir. Rien de bien spécial en fait. Ainsi qu’un t-shirt aux effigies de Marilyn Monroe rendues célèbre par Andy Warhol. Ebouriffant un peu mes cheveux pour ne pas passer pour le gars qui venait de sortir du lit - fallait bien faire comme si c’était pas le cas… - je me dirigeais vers la porte de la chambre. Mais à ce moment là, je fus pris d’une énorme coup de fatigue. Oui, j’avais du mal à me coucher tard, c’est pour ça que je faisais tout le temps ce genre de chose. Sans réfléchir, je glissais le long de la porte pour m’asseoir, la tête dans les mains pour que tout ça passe.. Espérant au plus profond de moi que personne n’aurait la malheureuse idée de pousser la porte pour que je me retrouve encore je ne sais où avec en plus de ça des douleurs dans tout le corps. Mais heureusement pour moi, j’avais trouvé une solution avant qu’une chose telle qu’elle arrive. Aussitôt je me levais avec nonchalance et m’approchais de ma valise et de mes affaires. Fouillant un moment, je mis enfin la main sur sept boite blanche ou coloré, toute différentes. C’étaient en fait des médicaments, ou autre chose… Fidèle à moi-même, je décidais de prendre « les autres choses ». Que sont elles donc ces autres choses me diriez vous ? De la drogue pardi ! Vous me connaissez si mal que ça ?
Une boite d’amphétamine en comprimé et c’est le bonheur assuré. Oui en fait, j’avais l’habitude de prendre ce speed, ça m’aidait beaucoup à me motiver pour une dure journée ou autre alors pourquoi m’en priver ? Et puis, je me foutais pas mal des conséquences pour l’instant à part quelque vomissement ou autre, rien de grave ne m’était arrivé… Allez !

Je descendis à la salle à manger, histoire de pouvoir boire de l’eau fraiche, avec un verre de préférence. Et puis, si on me demandait, je prétendrais à un simple doliprane. Je mis donc le comprimé dans ma bouche et l’avalait grâce au verre d’eau. Il fallait attendre une dizaine de minute pour que ça fasse effet. J’avais le temps de manger quelque petites choses en attendant, bien que la tête me tournait encore un peu. Je pris un fruit, pour être fort raisonnable et je m’assis sur l’une des chaises, le regard dans le vide, tant dis que je voyais d’autre personne rire, parler, manger tout comme moi. Je les saluais d’ailleurs, avec un simple sourire en coin, la tête ailleurs. Et c’est au bout de ce petit moment d’attente que je fus pris d’un spasme. Regardant dehors, je me mis à sourire seul. C’est vrai que c’était grâce au soleil que je m’étais réveillé ce matin, alors étant donné qu’il se faisait plutôt rare par ici, autant en profiter ! Tout sourire je quittais donc le château pour me diriger à l’extérieur, sans rien prendre de spécial à part mon cher Ipod. Les oiseaux ne chantaient pas non, mais pour moi c’était comme si. De toute façon maintenant, j’allais bientôt gâcher ce silence pour mettre mon casque super classe sur mes oreilles.

Let’s drop ! Oh oui, lâchons nous. Se lâcher chez moi c’était comment dire, de nature ? C’était le moins qu’on puisse dire. Musique sur les oreilles, je courrais, comme un imbécile, dans les rues, en dansant. Je n’avais jamais eu peur du ridicule. Du moins désormais je n’avais plus peur. Surtout que… Je me sentais si bien désormais ! J’aurais pu faire la fête sans m’arrêter. J’aurais pu faire la fête et danser toute la nuit, avec une jolie fille ou alors tout seul avec une bouteille, mais ça, c’était vraiment en fin de soirée… Bref. Je courrais, toujours en rythme, chantant discrètement les paroles. Mais le discrètement s’en alla vite.

« Now if she does it like this will you do it like that
Now if she touches like this, will you touch her right back
Now if she moves like this, will you move it like that, com’on !
Shake, shake, shake, shake, shake it ! »

Pour moi je chantais normalement, ni trop fort ni trop doucement, mais en vérité j’avais dû hurler vu à quel point la musique était.. Forte. Peut importe, on comprendrait peut être la raison de ma telle joie. Peut être même que les gens danserait avec moi. Et là, comme un con, je m’imaginais une troupe de gens, me suivre, pour gigoter dans tout les sens comme je le faisais. C’était le must ça ! Le pire c’est que j’aurais réellement bien apprécier que ça se produise; mais bon, je n’avais pas pris de LSD à ce que je sache, ça n’arriverait pas. Pourtant, j’étais toujours autant à fond. A fond oui. Le deuxième refrain arrivait. Je chantais encore une fois, jusqu’à ce que je me rende compte que j’arrivais désormais sur la grande place. Grande place synonyme de peuple. Et si je me calmais ? Non ! Blague. En plus, il n’y avait toujours personne alors pourquoi s’en priver sérieusement. Je continuais à chanter comme un fou et m’approchais alors d’un banc pour respirer un peu après que la chanson se soit fini.
Enfin assis, je continuais de hurler comme un malade ma phrase préféré. La phrase qui me correspondait peut être le plus dans cette chanson.. Bien que j’avais tout de même l’impression que toute les phrases s’adressaient à moi. Traduit ça donnait : « Tu es le corps tremblant, tu m'allumes, ainsi je peux éteindre les lumières. » Pas mal n’est-ce pas ? Et bien, je ne perdis plus une minute.

« You're body's shaking, turn me on, so I can turn out the lights ! »

Mais à ce moment là de ma transe, quelque chose arriva. Je bougeais la tête en tout sens pour enfin remarquer une jeune femme assise à côté, un livre sur les genoux qui me regardait avec un regard… Bizarre. Ouais, je venais de dire cette phrase en la regardant. Fou mais pas assez pour continuer mon massacre de cette chanson qui auparavant était pourtant agréable, je cessais ma musique et m’arrêtais alors de chanter. Puis, baissant les yeux et pinçant les lèvres je pris vite la parole de ma voix... Habituelle.

« ALEC - Je suis si désolé.. J’étais dans mon monde j’ai pas du tout fait attention, pardon. »

C’est fou comme je pouvais me contrôler quelque fois. Enfin bon, j’allais pas me vanter de mes excuses non plus. Pourtant, toujours sous speed je ne pouvais pas m’empêcher de bouger les pieds comme au rythme de la chanson que je n’avais pas eu le temps de terminer. Et, encore mieux, je ne pouvais m’empêcher de regarder avec attention la demoiselle assise sur le banc à côté de moi. Si avec ça, je passais une journée normale, je ne comprenais plus rien à la vie !