Denver Amaury Kesingston ♣ L'Ange déchu

CHER ANDREWS-LEE KIDMAN,
Je m'appelle Denver Amaury Kesingston, je suis âgé(e) de 22 ans et j'habite à Brooklyn.

Si je vous écris cette lettre, c'est parce que j'ai entendu parler de l'émission "try for the love" par une amie proche qui avait trouvé une annonce publiée dans un journal et j'ai tout de suite était intéressé par le contexte de l'émission.

Si je souhaite devenir un des participants c'est que je n'ai pas vraiment eu une vie amoureuse des plus facile. Que Dieu me pardonne si toutefois il venait à lire ses lignes, mais je m'en voudrai certainement toute ma vie d'avoir un jour agis de la sorte. Mes dépendances ne datent pas d'hier, je suis né à Brooklyn et j'ai grandit dans cette atmosphère des rues. Je suis pratiquement né dans la rue. Ma mère a accouché de moi à la suite d'un viol et même si tout le monde souhaitait, à l'époque, mon avortement, je ne la remercierai sûrement jamais assez de m'avoir laissé une chance de lui prouver combien je pouvais valoir les sacrifices que mon éducation lui demanderait. Mais naître sans attache et sans image masculine, ce n'est pas évident. A l'école, on me chariait bien souvent et ma jeunesse, je l'ai passé à aider ma mère entre tâches ménagères et devoirs. Une enfance plutôt douloureuse et compliquée, même si à l'époque, je ne savais pas pourquoi tout le monde m'appelait "l'erreur" ! Ma mère ne m'a avoué les véritables circonstances de ma naissance qu'une fois mes 15 ans révolus. Il faut dire qu'elle n'en avait pas beaucoup plus à l'époque où elle m'a eu. Non, ma mère est tout juste plus vieille que moi de seulement 16 ans et c'est peut-être cet âge si proche qui fait qu'aujourd'hui, nous sommes si complices. Pourtant, à l'époque, je me rappelle encore du choc que j'ai subit à l'annonce de mes origines, j'ai eu énormément de mal à l'accepter et je me suis automatiquement réfugié dans les dépendances courantes telles que l'alcool, la drogue et la fumette sous des prétextes trop facils. A l'époque, j'étais âgé de 15 ans seulement, et j'étais déjà un coureur, un mauvais garçon, un fantasme ambulant. De la dépravation, j'ai tout connu, jusqu'au jour où j'ai rencontré Elizabeth.

Elle avait des yeux magnifiques. Sa chevelure dorée goûtait aux joies des après midis ensoleillés et son sourire réveillait l'enfant qui somnolait en moi depuis toujours. Je crois que d'une certaine manière, elle m'a sauvé. J'ai mis le temps à m'en rendre compte, mais je pense qu'elle a été mon ange salvatrice. De toute manière, j'ai toujours senti qu'elle était différente des autres. Elle traînait avec les intellos, ceux qu'on évite quand on est un garçon aussi malveillant que je l'étais à l'époque. Nous possédions à nous deux des visions de nos vies totalement différentes et par le plus grand des hasards, elle a su changer la mienne. J'en avais sûrement besoin même si je n'ai pas su en profiter. Elisabeht était une femme extraordinaire et lorsqu'on a commencé à se fréquenter, tout a changé en moi. Mes addictions se sont calmées, ma fureur s'est adoucie et doucement, j'ai su pardonner à ma mère de m'avoir menti durant toutes ces années. Tout allait plus ou moins bien jusqu'au jour ou tout bascula à nouveau. Vous savez, j'étais heureux en ce temps là. J'avais 19 ans et je fréquentais Elisa' depuis plusieurs mois déjà. Je crois que dans un certain sens, elle a fait de moi quelqu'un de meilleur.

Ma mère est morte d'un cancer une année plus tard. J'avais beau me dire que la maladie l'emportait toujours et qu'elle devait certainement être mieux là haut qu'à mes côtés dans une chambre d'un hôpital miteux mais l'égoisme l'emporte toujours, n'est-ce pas ? Je suis devenu fou à nouveau. Fou contre le destin de m'empêcher de grandir avec un père et de m'enlever ma mère à seulement 20 ans, furieux contre moi de ne pas pouvoir supporter le coup et furieux contre Elisabeth de ne pas pouvoir me comprendre. Je pense que d'une certaine façon, c'est à cause de moi que je l'ai perdue. Je l'ai poussée vers la sortie sans m'en rendre compte et je crois que je m'en voudrais éternellement pour ça. J'ai commencé à m'énerver, et mes crises devenaient insupportables et quotidiennes. Elisa' m'a quitté sans vraiment me donner de raison, même si je savais qu'elle reviendrait. Elle revenait toujours. Depuis la mort de ma mère, nous nous séparions sans cesses avant de nous retrouver, c'était devenu normal pour moi ! Et puis, un soir, elle n'est pas revenue. Dans l'appartement qu'on louait ensemble, je n'ai rien retrouvé de ses affaires, je n'ai rien retrouvé de son odeur et de nos souvenirs. Tout me semblait étranger et c'est à ce moment là que j'ai réalisé que je l'avais perdu. J'ai fais une rechute, malgré moi, et j'ai plongé la tête la première dans un tourbillon horrible. Mais le pire était à venir, car le soir même de notre dernière rupture, Elisa a pris la route. Le déluge avait été annoncé depuis le début de la journée, nous nous attendions tous à venir voir éclater l'orage, pourtant, la journée se déroula dans une chaleur étouffante et inquiétante, sans qu'une once de pluie ne tombe. Alors pourquoi cette garce choisit-elle de tomber au moment où Elisa s'avança vers son véhicule pour me quitter définitivement, et pourquoi cette garce laissa sa colère s'abattre sur nous au moment ou la voiture d'Elisa se lançait sur ce ponton en bois rongé par les années et les remords ? Tant de questions auxquelles je n'ai jamais eu réponse, toujours est-il que le lendemain, j'apprenais la mort de la femme qui m'avait sauvé une année plus tôt et à la culpabilité de me ronger, dès lors. J'ai cherché les réponses, les solutions, et puis, j'ai trouvé le repos dans la drogue et l'alcool. J'ai commencé à chuter à nouveau et j'ai perdu pied. C'est un ami qui m'envoya en cure et depuis, je réapprend à vivre doucement, même si j'ai beaucoup de peine encore. Une année entière de cure et j'en sortais il y a 2 mois. J'ai trouvé un emploi comme journaliste stagiaire, les études que je suivais il y a peu, et j'espère décrocher un poste fixe dans ma boîte d'ici la fin de mon stage. S'ils ont accepté de me laisser potentiellement participer à votre émission, c'est parce qu'ils savent que j'en ai besoin. Besoin de retrouver confiance en moi, confiance aux autres et confiance en la vie... Tout comme l'a fait Elisabeth, je crois que d'une certaine manière, votre émission pourrait me sauver, elle aussi.

Côté caractére je suis ouvert d'esprit, tolérant, patient, généreux et attentionné, mais aussi manipulateur, dépendant, franc, joueur et impulsif. Vous devez aussi savoir sur moi que je suis quelqu'un qui aime toucher et goûter à tout. Si bien que j'ai, il y a peu, commencé à fréquenter des hommes. Connaissant plusieurs relations cachées, certes, mais intenses, j'ai découvert alors ma bisexualité. Aujourd'hui, je ne me considère pas comme étant homo ou hétéro, mais plutôt comme libre. J'aime savoir que j'ai le choix, même si je ne l'assume pas entièrement. Il faut aussi que vous sachiez qu'il y a très peu de temps en arrière, j'étais encore accro à la drogue et à l'alcool. Même si j'ai suivi une cure, je peux pas entièrement vous garantir que je sois complètement guéri. Mais j'ai bon espoir que la vie en communauté serrée due à votre émission m'aide à faire le pas sur mes dépendances.

Je ne pense pas avoir grand chose de plus a vous dire, j'espère avoir très bientôt de vos nouvelles, et surtout j'espère que vos nouvelles seront positives! Merci pour votre temps et votre attention, ainsi que pour la création de cette émission tellement géniale.

Amicalement,
Amaury Kesingston.

Spoiler: