« Aucune chance de les séduire en leur disant : "Vous n'êtes pas mal". Il faut aller au moins jusqu'à : "Vous êtes unique au monde", minimum qu'elles tolèrent. »


SHIZUKA - Saleté de micro, raaah !

Ce cri que vous entendez, là, c’est Shizuka qui s’habille. Enfin qui essaye de se dépêtrer parmi les fils du micro et son haut. Il n’a pas fait attention à comment il était installé et du coup, il ne sait plus se rhabiller. Doit-il l’enfiler sous la première couche ou bien sur les trois qu’il compte mettre ? Ou peut-être entre deux ? Il sautille, s’arrête et inspire longuement pour se calmer. Ça l’énerve de ne pas réussir à faire quelque chose. Finalement, il retire les deux hauts qu’il a déjà enfilés. Il attrape le fil du micro entre ses dents, repasse le premier débardeur blanc avec la tête de Bob Marley dessus. Il réussit tant bien que mal à fixer le clip sur le côté du col. Ensuite, il passe l’autre débardeur à mailles blanches puis un long gilet gris qui descend jusqu’à ses genoux. Miracle ! Il soupire de soulagement. A vingt-quatre ans, ne pas savoir s’habiller, c’est quand même un comble. Il ajuste le tout dans un miroir, saute dans un jean - à l’occasion, c’est une bonne idée - et hésite. Ses magnifiques bottes en cuir marron ou des tongs roses ? Classe ou confortable ? Aller, aller, confortable. Il chausse les tongs en manquant de se casser la gueule au passage.

Tout fier de lui, il sort de sa chambre qu’il partage avec des gens dont il ne connaît pas les noms. Il vient juste d’arriver et ne s’est pas encore vraiment lié d’amitié avec qui que ce soit. Il y a un peu trop de monde pour lui, il préfère y aller petit à petit. Il trottine donc tout seul jusqu’à la salle de jeux, sa pièce favorite. Mais avant, il fait un petit détour pour aller se chercher quelque chose à grignoter. Il peut manger autant qu’il veut, il n’arrive pas à grossir, alors pensez-vous qu’il en profite ! Armé de son pain au chocolat, il retourne à la salle de jeux. Il n’y a personne. Il doit être le seul à la fréquenter assidûment. Il boude aujourd’hui la Xbox, car ce n’est pas marrant de jouer tout seul. Il a essayé la veille mais ça n’était pas drôle. Et directement, il se jette sur le billard. Les boules sont impeccablement placées en triangle du côté droit de la table. Il s’arme d’une queue (de billard voyons !) et enclenche la sono au passage. De l’électro envahie la salle. Il adore ça. Surtout les Black Eyed Peas. Il se dandine sur la musique diffusée par la radio locale.

Il se penche doucement sur la table, se met en position, la queue posée entre son pouce et son index, il l’avance, la recule en prenant son temps pour viser. Quand il est près, il décoche un coup précis dans les boules et les envoie rouler aux quatre coins de la table. Il tourne autour, envoie trois ou quatre boules dans les trous avec efficacité. Il est doué. Et il chantonne, un anglais approximatif, plus du yaourt.

SHIZUKA - Meet me halfway, right at the borderline, that’s where I’m gonna wait… For youhou !

Il se fiche d’être ridicule ou que les gens le voient. Il se dit qu’il y a pire que lui. Il se penche de nouveau, visant la boule rouge. Une mèche blonde tombe devant ses yeux. Il essaye de souffler pour la faire remonter, en vain. Finalement, il la replace du bout des doigts derrière l’oreille et se reconcentre sur sa boule, essayant de ne pas loucher car la porte juste dans sa ligne de mire commence à s’ouvrir. Il déteste être interrompu, surtout quand il est si concentré et que c’est important pour sa fierté. Il se redresse donc sans avoir frappé et observe la nouvelle venue avec un sourcil haussé. C’est la première fois qu’il voit quelqu’un dans la salle de jeux. Un sourire se dessine sur ses lèvres. Petit sourire gentil mais un peu malicieux.

SHIZUKA - Hey.

Clair, net et précis. C’est sa façon de dire bonjour, juste assez fort pour se faire entendre par-dessus la musique. Il entend vaguement la nouvelle chanson de Shakira, écrite pour la Coupe du Monde, démarrer. This time for Africa, la la la la. Shizuka reste fixé sur l’intruse.

S h i z u k a ♣ Z o o e y - L y n n

Cela faisait peu de temps que Zooey-Lynn est entrée dans ce jeu de télé-réalité auquel elle ne pensait pas être prise. Après tout des tas de candidats ont passé envoyé une lettre à ce cher monsieur. Aujourd'hui était un autre jour et elle voulait visiter le coin pour changer et puis qui sait peut-être faire de nombreuses connaissances, car quand on regarde il y a pas mal de personnes dans cette expérience et Ly' n'a tout simplement fait connaissance avec personne pour le moment, même pas avec ses colocataires de chambre alors comment va-t-elle savoir si elle s'entend bien avec ou non ? Elle le découvrira bien assez tôt. En parlant de chambre, Zooey-Lynn s'y trouvait et elle venait de terminer d'enfiler un jean suivi d'un haut jeune clair. Elle ne peut pas le cacher, la miss Scott aime beaucoup les choses colorés et ce n'est pas ici qu'elle va se priver d'en mettre. Surtout pas, après tout elle veut rester elle-même alors pourquoi changer ?

Après s'être habillé et avoir enfilé sa paire de claquette noire préféré, la jeune brunette âgée de seulement dix-neuf ans est sortie de sa chambre pour faire un tour et visité un peu ce grand château durant lequel elle va vivre pendant un certain temps ou pas qui sait. Marchant tranquillement, elle ne trouvait pas grand monde à l'intérieur, quoi qu'il faut d'un sens les comprendre non ? Il faut tellement beau dehors alors pourquoi rester enfermer dans un si grand et magnifique château ?

Zooey marchait toujours quand au loin, elle entendait de la musique, une musique qu'elle aimait bien d'ailleurs et c'est alors que guidé par cette belle mélodie, la jeune brune venait d'arriver devant une porte. Elle posa sa main sur la poignée pour la baisser et ensuite la poussé. Elle se doutait qu'il y aurait quelqu'un, mais espérait ne pas déranger, tout de même ce n'est pas ce qu'elle recherche, même si elle sait parfaitement qu'elle ne risque pas de se faire que des amis. À peine entrée dans cette grande pièce qui ressemblait drôlement à une salle de jeux, elle entendit assez fort le jeune homme lui dire un " Hey ".

Ce jeune homme, elle ne l'avait jamais vu, pas depuis son arrivée dans l'aventure, donc on peu dire qu'il doit y avoir encore plein d'autre personne qui peuple ce genre de campus. Elle s'avança vers le billard où se trouvait ce jeune homme et en affichant un petit sourire tout gentil elle lui dit :



« Salut. »


Ce n'est pas très brillant pour commencer une conversation n'est-ce pas ? Mais bon dire bonjour cela a toujours été la meilleure des choses et aussi une grande politesse qu'il ne faudrait pas oublier. Regardant autour d'elle, il n'y avait personne d'autre, ils n'étaient que tous les deux. Elle qui pensait qu'il y aurait quand même du monde dans cette pièce, on peut dire qu'elle s'est belle et bien trompé. Ayant complètement oublié de se présenter après l'avoir salué elle lui dit :



« Je m'appelle Zooey-Lynn, mais tu peux m'appeler Zooey ou Lynn ou encore Ly' tout simplement. »


Elle lui adressa un sourire avant de faire tournée son regard sur les autres activités qu'offrait cette magnifique salle.

S h i z u k a ♣ Z o o e y - L y n n

Comme on le dit si souvent, les apparences peuvent être trompeuses et c'est ce qui se passe en ce moment. En réalité pas mal de personnes lui on déjà dit qu'elle était jeune, qu'elle ne faisait pas une personne majeure et tout ce qui va avec, mais malheureusement pour eux, la jeune américaine à déjà dépasser ses dix-huit ans et elle va d'ailleurs sur sa vingtième année. Certes dépassé dix-huit ans c'est la majorité, mais on peut dire que ça l'est plus lorsqu'on atteint l'âge de ses vingt et un an je dois dire. Logique non ? Zooey-Lynn n'est pas vraiment une grande fan de billard, d'ailleurs elle n'en a jamais joué et préfère ne pas essayer de peur de se rendre ridicule, puis de toute façon elle préfère de loin regarder les gens jouer et voir leurs façons de faire que de participer elle-même et puis elle sait une chose c'est que l'on apprend plus lorsque l'ont observe que lorsqu'on participe, même s'il faut par moment mettre en pratique ce que l'on a pu observer.

Au départ, elle ne pensait pas lui parler, juste venir là et s'asseoir en silence, seulement comment créer des liens et faire partie totalement du jeu si on reste assis dans son coin sans parler aux autres et sans faire le premier pas ? Car c'est sûr que par moment il faut bien finir par se jeter à l'eau non ? C'est alors que sans faire attention qu'il venait de reprendre, elle se présenta à lui de la plus simple manière qui soit, en disant son prénom tout simplement qui d'ailleurs n'est pas très commun, car c'est un nom composé et la plupart du temps les gens l'appellent Zooey ou alors Ly' pour aller plus vite.

Après s'être présenté poliment, la jeune brunette de dix-neuf ans se dirige vers le sofa qui se trouvait dans la place pour pouvoir s'y installer, elle ne voulait pas vraiment le déranger plus longtemps, surtout s'il ne veut pas lui parler. De toute façon elle ne l'oblige en rien, après tout il y a plein de monde et la plupart des gens ne vont pas forcément se connaître, c'est vrai qu'il y aura des liens, des affinités, voir plus, vu que c'est une émission basée pour trouver l'amour. Mais est-ce possible de trouver l'homme de notre vie dans un jeu de télé-réalité ? La réponse, elle le saura que si seulement elle le trouve. Regardant autour d'elle, étant très curieuse elle restait assise quand celui-ci se présenta à son tour, en entendant son prénom, un sourire venait de s'afficher sur les fines lèvres de la douce Scott. Elle aimait bien son prénom et puis elle le trouve original, enfin ce n'est pas tous les jours qu'elle entend un prénom du genre.


« Tu as un très joli prénom, original je trouve. »


La jeune femme tourna son visage vers ce dernier pour pouvoir regarder son interlocuteur. Après tout elle n'aime pas parler sans regarder la personne avec qui elle discute, elle trouve cela vraiment mal. Quand celui-ci lui demanda si elle venait d'arriver elle aussi, c'était que lui aussi venait d'arriver, donc au moins elle n'était pas la seule petite nouvelle, même s'il doit y en avoir tout de même pas mal.


« Oui je viens d'arriver, d'ailleurs il y a pas mal de monde et je dois bien t'avouer que tu es la première personne à qui je parle vraiment, je ne connais même pas mes colocataire de chambré. Bizarre non ? »


Zooey-Lynn le fixa donc en croisant son regard pour la première fois.

Shizuka ne cesse pas de sourire mais malgré tout, intérieurement, il grommelle. Il a oublié ses lunettes aux verres fumés et n’aime pas que les gens voient ses yeux. Il n’aime pas non plus croiser le regard, mais cela va de soi. Il détourne légèrement la tête sans se départir de son petit sourire en coin. Il s’assoit sur la table même si ça ne se fait pas et que ça risquerait d’abîmer le tapis vert. Mais il est déjà pas mal abîmé alors un peu plus ou un peu moins, cela ne changerait rien. Il se met à jouer mécaniquement avec un morceau corné et finit par l’arracher, le faisant tourner entre ses doigts. Son prénom ? Original ? Il hausse les épaules et réplique d’un petit « bof » pas convaincu. Cependant, son sourire est toujours là. Il soupire involontairement et détend les épaules. Il ne trop pas ça joli, ni original. Il ne peut s’empêcher de penser que des milliers de Shizuka vivent rien qu’à Tokyo. Des filles en plus. Alors comprenez qu’il se sent un peu seul. Ah, les grands moments de solitude. Il ne répond pas que c’est un prénom de fille. Déjà avec son allure, ce n’est pas toujours évident qu’il est du sexe masculin, mieux vaut ne pas en rajouter.

Le petit tissu vert tourne et tourne entre ses doigts fins et agiles. En l’entendant parler de son arrivée et du fait qu’elle ne connaisse pas ses colocataires, il pouffe doucement. Pas méchamment. Lui non plus ne les connaît pas. Enfin, il était arrivé la veille mais, ayant passé la nuit dans sa chambre - comme toute personne un tant soit peu normale -, il se disait qu’il allait les rencontrer. Et bien non. Il s’est couché à pas d’heure et s’est levé… tard. Mais il n’a vu personne. Pas qu’il recherche le contact pour l’instant mais parfois, c’est bien d’avoir un peu de compagnie. Il faut avouer que ce château fait froid dans le dos la nuit. Il serait bien allé faire un petit tour du propriétaire mais certainement pas avec les couloirs sombres et le plancher qui craquait. Alors, il hausse à nouveau les épaules.

SHIZUKA - Mouais. C’est peut-être pas le coin le plus fréquenté de… De la vi… D’ici, quoi. J’ai pas vu les miens non plus. C’est étrange. De toute façon c’est carrément toute l’émission qui est glauque.

Il frissonne, à présent dégoûté d’avoir pu souhaiter y participer. Que croyait-il en venant ici ? Comment trouver le grand amour en restant enfermé avec des dizaines de personnes inconnues ? Ce huit clos doit finir par être insupportable. Soudain, il saute sur ses pieds et passe à côté d’elle, effleurant son épaule, pour aller se planter à la fenêtre, bras croisés sur sa poitrine. Il y a des gens dans le jardin, près de la piscine. C’est un peu rassurant de voir de la vie, ici. Des gens… Normaux ? Non, ils ne sont pas normaux. Justement, ils sont choisis pour leur anormalité. Il ouvre la fenêtre. Pas d’air. Mais il fait déjà moins chaud. Quelle idée aussi de les faire venir ici l’été. Quoiqu’en hiver, ce n’est pas la pierre du château qui doit laisser passer la chaleur.

SHIZUKA - Pff… Saleté d’endroit.

Pas de problème, je suis pas mieux xD

Shizuka hausse vaguement les épaules. Il fait un peu chaud, c’est vrai, mais c’est supportable. Pas comme à New York où tu ne sais plus où te mettre. Si tu sors, il fait chaud et la pollution est insupportable. Si tu restes chez toi, tu ne peux pas ouvrir les fenêtres de peur que la chaleur rentre alors tu restes cloîtré toute la journée avec ton petit ventilateur. Il a chaud à voir tous ces gens agglutinés près de la piscine, qui se trouve en plein soleil et doit bien plafonner à 25°C. Il ne répond pas, finalement. Il n’a rien à dire de toute façon. Sinon, cela aurait été méchant. Il n’aime pas qu’on le contredise. Alors il se contente juste de hausser les épaules en la fixant d’un air vague. Si elle trouve qu’il fait beau et chaud, pourquoi n’est-elle pas aussi dehors ? Et est-ce une raison pour vider une ville entière pour ce jeu au final stupide ? La nouvelle prise de parole de Zooey le fait se retourner vers elle sans vraiment la regarder dans les yeux. Ah, la question.

SHIZUKA - J’sais pas. Un coup de tête. Je pensais pas que ça serait… Tellement bizarre.

Il ment comme un arracheur de dents, mais ça personne ne peut le savoir. Il était tellement persuadé de trouver vraiment le grand amour. Mais cela ressemble plus à une maison de passe qu’à autre chose, vu de l’intérieur. Un petit sourire malicieux se dessine sur ses lèvres et cette fois-ci, il plonge son regard dans celui de la jeune femme. Ce qu’il y trouve n’a rien d’étonnant, sincérité et amabilité.

SHIZUKA - Et toi ? Une relation qui s’est mal terminée ?

Et voilà qu’il devient méchant avec son sourire qui en deviendrait presque mauvais. Après tout, elle est comme les autres, non ? Une femme reste une femme. Il croise les bras sur sa poitrine, attendant patiemment sa réponse.