© shapeless heart & dodixe

Si on lui avait dit, quelques années plus tôt, qu’elle allait participer à un jeu de télé-réalité pour trouver l’amour, Iseult aurait rit à gorge déployée. Car l’année dernière encore, elle avait la conviction, tout comme ses chers parents, que l’homme de sa vie se cachait à New York, et que tous les hommes qu’elle rencontre ne sont pas tous attiré rien que par l’odeur de son argent que ses parents gagnent en masse. Et puis, elle eut de mauvaise expérience. Des hypocrites qui se faisaient passer pour des amis, des garçons qui voulaient juste conduire la voiture de son père pour faire genre et au final Iseult était juste un extra si on peut dire. Elle s’était souvent voilée la face, honteuse de passer pour une naïve qui n’est pas capable de reconnaitre un véritable ami d’un menteur. Et puis, elle avait vu cette annonce dans le journal. Andrew-Lee Kidman déclarait fièrement qu’un nouveau jeu de télé-réalité allait apparaitre sur les écrans, et elle ne sut pourquoi, mais elle voulait saisir cette chance. Elle n’avait absolument rien à perdre, elle avait tout à y gagner. De plus, les paysages écossais l’avaient toujours attiré pour une raison qui lui était inconnue. Tout dans cet article lui plaisait. Pourquoi ne pas saisir une occasion pareille ? Qui sait, peut-être que l’homme « parfait » se trouverai dans cette petite ville organisée, peut-être qu’il avait le même journal et lisait le même article qu’elle en ce moment. Peut-être se disait-il lui aussi « c’est ma chance ».

Et à présent, elle était ici. Avec une trentaine d’autres personnes autour d’elle. Et on ne peut pas dire qu’elle se soit investie à fond pour tisser quelques liens. Depuis son arrivée, elle avait l’impression d’être une fille complètement coincée avec son livre qu’elle ne lâchait presque jamais, assise sur son fauteuil qu’elle avait choisi presque immédiatement après qu’elle ait déposé ses affaires dans sa chambre. Ce qui, elle l’avouait à elle-même, l’agaçait plus que tout. Mais quand on a été méfiante et réservée une partie de sa vie, il peut être très compliqué d’aller vers de purs inconnus et parler de sujets et d’autre avec eux. Donc pour passer le temps, elle s’était baladée dans les rues de la petite ville qui les accueilleraient pour plusieurs semaines. Il ne lui fallut d’ailleurs pas très longtemps pour faire le tour, et retourna dans le château. Cette balade improvisée ne lui avait volé qu’une trentaine de minutes, et elle n’avait aucune envie de se replonger dans son bouquin. Pourquoi ne pas visiter les salles du château qui lui étaient encore inconnues ?
La salle de jeux était la salle qui l’intriguait le plus. Elle n’était pas vraiment accro aux jeux vidéo en général, mais elle ne dit pas non quand on lui demande si elle veut faire une partie de jeu d’aventure. Les jeux Zelda n’avait presque plus de secrets pour elle. C’est ainsi elle entra dans la pièce. Elle fut accueillit par des rires provenant d’un petit groupe d’amis, où une jeune femme rousse semblait avoir dit une blague drôle. Iseult passa à côté d’eux, tout en frôlant avec ses doigts le tapis du billard. Elle n’avait jamais joué au billard, mais elle comptait bien apprendre lors de l’aventure. Elle posait ses yeux sur tout ce qui se trouvait dans la salle, surprise par tant de technologie. Elle repéra très vite une Xbox 360 dans un coin, entre quatre fauteuils et une immense télévision plasma de très bonne qualité d’image. Plus loin, elle vit un baby-foot, et à côté une jeune femme qui pleurait. Elle disait à voix basse qu’elle n’aurait jamais dut venir ici. Si elle la connaissait, Iseult serait bien aller la réconforter, mais puisque ce n’était pas le cas, elle passa discrètement devant elle, se disant qu’elle voulait plus être seule que d’avoir un réconfort d’une fille qu’elle ne connaissait pas. La brunette se dirigea donc vers un mur, ou elle s’adossa en tortillant une mèche de ses cheveux. Une légère odeur de cigarette venait lui chatouiller les narines, en même temps qu’un courant d’air frais. Mais n’ayant jamais été réellement gênée par la fumée – sauf si bien sûr on lui souffle plusieurs fois sur le visage – elle resta donc là, près du jeune homme qu’elle avait aperçue en entrant, observant comme lui les personnes qui étaient présentes dans la pièce. Etait-il comme elle ? Devait-il avoir un léger temps d’adaptation avant de pouvoir discuter avec les autres ? Elle lui jeta quelques regards discret, sans pour autant le dévorer des yeux, et elle le trouvait plutôt séduisant, et elle alla se poser la même question qu’elle se posait à chaque fois qu’elle voyait un beau visage digne des plus beaux mannequins New Yorkais : que faisait-il ici ? Il devait sans doute avoir toute les filles à ses pieds rien qu’en claquant des doigts. Elle ne lui demanda cependant rien, ni son nom ni la raison pour laquelle il était là – ça, elle s’en doutait quelque peu – et fit comme lui, elle regarda les gens présents dans la pièce, sans prononcer un mot, juste regarder.

Il l'avait remarquée des qu'elle avait passée la porte. Elle avait ce petit plus qui fait qu'une personne se démarque des autres, qui fait que dans une foule, on a la sensation de ne voir qu'elle. Comme l'était Jay, elle semblait légèrement perdue dans cette environnement qui n'était pas encore le sien. Si il n'avait pas été entrain de fumer, il aurait surement essayé de l'approcher, mais il avait toujours eu un grand respect pour les gens qui ne fumait pas et se forçait en permanance à rester près d'une fenetre quand il envoyait de la fumée autour de lui. Aussi, il détourna les yeux de la nouvelle arrivée pour les poser sur le jardin qui rayonnait sous l'éclat du soleil aux pieds du chateau. Jay avait grandit dans un appartement plutôt miteux de Brooklyn. Miteux parce que parmis les quatre personnes qui vivaient là, aucune n'avaient l'air de trouver important de passer le balais ou de faire les poussières.

Pensez vous, sa mère était beaucoup trop occupée à pleurer sur son sort pendant que son père buvait devant la télé et que sa soeur s'éclipsait pour rendre visite à ses nombreux amis. Alors forcement, la vie au chateau le changeait de son quotidien. Mais finalement, il se demandait, alors qu'il portait sa cigarette à ses lèvres, si il préférait la vie de chateau à son appartement de Brooklyn. Ok il n'était pas riche, mais malgré tout, c'était chez lui et il appréciait cet endroit. Si il avait pu virer sa famille et passer l'aspirateur, il était sur même que l'appart' serait attrayant. Bien sur, il ne pouvait nier que son nouvel environnement lui plaisait, ça aurait été mesquin et mal venu non ? Mais ce qu'il appréciait surtout en dehors du nouveau confort, c'était surtout la nature qui s'était mis à l'entourer. Regardez moi ce jardin, es que quelqu'un à New York pouvait réellement se vanter d'avoir un jardin aussi magnifique que celui qui s'étendait sous lui ? Pour vous dire, même avec sa cigarette pas loin, il arrivait à percevoir des odeurs de fleur ou d'herbe fraichement coupée. Du moins il interpretait ces odeurs ainsi. Non définitivement, la nature qui s'offrait à lui le remplit d'une certaine joie, et alors qu'il tirait à nouveau sur sa cigarette, un petit sourire satisfait se forma sur ses lèvres.

Assis là, il finit par sentir une présence près de lui. Il ne l'avait pas vue arrivée trop absorbé par sa contemplation, mais elle était bien là adossée au mur, regardant autour d'elle, analysant surement les lieux, comme il le faisait lui même. De près, elle lui sembla très mignone avec son petit air égaré et sa belle chevelure brune. Oui, Jay avait toujours eu un faible pour les brunes. Aller savoir pourquoi. Dans sa famille tout le monde était blond, a part lui, et il se plaisait à penser que c'était l'une des raisons de ses préférences. Toutefois, la jeune fille ne semblait pas tellement à l'aise et Jay se força de ne pas la fixer, s'obligeant à reporter son attention sur la pièce qui l'entourait. Aspirant une nouvelle bouffée, il se mit à penser que cette femme ne devait surement pas avoir de mal à se trouver des prétendants. Après tout, elle semblait plutôt agréable, elle était belle et surement qu'une fois adaptée elle était très bavarde, Jay en avait en tout cas l'impression. Mais c'était certainement un point commun entre toutes les personnes dont il avait croisé le regard, personne ne semblait désespéré, tous semblaient bien dans leur peau et capable de trouver l'amour sans difficulté. Mais pourtant, ils étaient tous ici.

Comme quoi, il ne faut jamais se fier aux apparences. Peut-être pensait-elle la même chose de lui au fond. D'apparence il n'avait surement pas l'air d'être cet espèce de Bad Boy qui n'avait réussit à arreter la drogue que depuis un moi. Du moins il l'esperait. Ce n'est tout de même pas flatteur d'avoir cette apparence non ? Tirant pour la dernière fois sur sa cigarette, il l'écrasa ensuite sur le rebord de la fenêtre et le déposa dans un pot à fleur vide qui vu ce qu'il contenait déjà avait été transformer en cendrier. Et puis il saisit un regard discret de la jeune femme. C'est trop bête d'être là tout les deux et de ne pas se parler, après tout ils étaient tout les deux là pour faire des rencontres. Un sourire se dessina sur son visage et il tourna son regard vers elle.

jay ;   Tu n'auras plus à suporter l'odeur comme ça, dit-il en designant d'un hochement de tête le pot. Je m'appelle Jay, ajouta-t-il en se tournant légèrement vers elle, et je ...

Il la regarda un instant examinant les traits fins de son visage, puis détourna la tête vers la salle. Il avait été pris d'une envie subite de ressortir son discrout de baratineur, celui qu'il employait si souvent pour séduire toutes les filles mais heureusement, il se rattrapa à temps. Ce qu'il cherchait aujourd'hui c'était du long terme, pas une histoire d'un soir. Ce qu'il voulait réellement c'était faire connaissance avec elle pas lui raconter des salades pour passer la nuit avec elle. Mais les habitudes sont dures à perdrent comme on dit. Il ne termina donc pas sa phrase, se contentant de laisser échaper un petit rire.

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La vie au château de « Try for the love » ne la changeait pas plus que ça de sa vie quotidienne au cœur de Manhattan. Son appartement New Yorkais était immense, et toujours lumineux. Ca, elle s’était battue des semaines pour avoir cet appartement pour la lumière qui déferlait sans cesse jusqu’au soir dans toutes les pièces. De plus, la vue sur Manhattan était somptueuse, elle avait l’impression d’être dotée d’un pouvoir lui permettant d’épier ce que les gens faisaient pendant la journée et la nuit venue. Quand elle n’était pas sur son perchoir, on la trouvait principalement à Central Park, qui était à peine à cinq minutes de marche de son petit nid douillait. « Ma bouffée d’oxygène » comme elle aimait l’appeler. L’un des seuls coins de verdure de la ville, du moi qui ne soit pas à l’autre bout de la grosse pomme, où elle aime si balader, pour s’extraire de la pollution le temps d’une promenade, écouter les oiseaux gazouiller en liberté et les enfants jouer. Comme si elle était ailleurs. Loin du quotidien. Bien sûr, elle sait qu’au bout du chemin, elle retrouvera les taxis jaunes et les gens pressés, mais c’était son habitude. Elle ne pouvait commencer une journée sans passer à Central Park, même si ça lui prend une vingtaine de minutes. La seule chose qui lui manquait réellement, c’était un fiancé aimant qui l’accueillait chaleureusement chez eux en fin de journée.

Malgré que le cadre et les paysages diffèrent quelque peu de sa vie urbaine, Iseult pouvait facilement dire que vivre au château était à peu près comme vivre dans son petit chez soi bien douillet. C’était spacieux, avec un superbe jardin où elle se promenait souvent, une jolie décoration. La différence la plus flagrante, c’était bien sûr qu’elle devait cohabiter avec une trentaine de personnes. Ce qui de la dérangeait pas plus que cela en réalité. Le fait de pouvoir rencontrer des inconnus qui habitaient pour la majorité d’entre eux qui étaient natif de New York l’enthousiasmait beaucoup. Et le fait de se dire que l’homme de sa vie se trouvait peut-être dans ces murs l’encourageait encore plus à continuer l’aventure aussi longtemps que possible. Qui sait, peut-être serait-il le jeune homme qui se tenait à ses côtés, terminant une cigarette qui se consumait lentement en propageant une fumée que beaucoup de personnes trouveraient désagréable, ce qui n’était pas vraiment le cas pour Iseult. Elle se rendit compte soudain du geste que l’inconnu avait fait, s’être approché d’une fenêtre ouverte pour éviter de gêner les autres personnes qui se trouvaient dans la pièce. Un bon point, selon elle. Lui jetant quelques regards discrets, voilée par sa chevelure brune qui tombait en cascade sur ses épaules, Iseult détourna bien vite les yeux quand elle capta le regard du jeune homme. Il venait juste d’écraser son mégot et de le jeter nonchalamment dans le pot de fleurs qui était posé sur le rebord, et au lieu de s’éloigner en s’imaginant sans doute qu’elle était folle, il lui adressa un sourire et se tourna vers elle. La brunette se tourna donc à son tour vers lui, un léger sourire lui aussi affiché sur son visage. Le jeune homme aurait-il le sourire contagieux ? Peut-être.

JAY ♣ Tu n'auras plus à suporter l'odeur comme ça. Je m'appelle Jay, et je...

Iseult attendit patiemment la suite de la phrase qu’il avait commencée et soudainement interrompue. Mais manifestement, après quelques secondes, elle se dit que finalement, elle n’aurait jamais la fin de phrase. Ce qui fut confirmé par un léger rire qui s’échappa des lèvres de Jay. Iseult ne put empêcher l’élargissement de son propre sourire.

ISEULT ♣ Je m'appelle Iseult.

Après sa courte présentation, Iseult essaya de détecter un temps soit peu dans le regard de Jay si il avait reconnu son prénom. Elle espérait que non. Trop de fois elle s’était fait roulée dans la farine, et n’avait aucune envie que ça recommence. Elle voulait que ça change. Et elle fut heureuse qu’un déclic n’est pas eu lieu - du moins dans ce qu’elle avait pu percevoir - dans le regard du jeune homme, qui la regardait encore comme une fille dont il venait juste d’apprendre le nom. Ce qui arrangeait beaucoup la jeune femme au final.

[désolé pour la médiocrité de ce post --']

Jay avait bien remarqué que la jeune femme s'attendait à ce qu'il continue sa phrase. Après tout, c'est bien normal non ? Laisser échaper un petit rire fut alors le seul moyen qu'il trouva pour qu'elle comprenne que finalement non, il n'y aurait pas de suite. Et évidemment la jeune femme avait compris. Iseult. A l'écoute de ce nom, Jay fut agréablement surpris. Ce n'était pas un nom courant. Il lui semblait bien ne jamais avoir rencontré d'Iseult au cours de sa vie, si ce n'est dans un de ses textes de cinquième peut-être. Pourtant le regard de la jeune femme le laissa penser que peut-être ce nom était censé lui évoquer quelque chose. Alors il la regarda un instant, faisant dans sa tête le tour des possibilités de lieux où il aurait pu apercevoir la petite brunette, mais rien ne lui vint à l'esprit. Non, il n'y avait pas à dire, Jay n'avait jamais entendu parler de la jeune femme, et comme pour se faire pardonner, il lui adressa un sourire craquant lorsque cette conclusion arriva à son esprit.

jay ;   Je suis ravi de te rencontrer Iseult. Tu es la première personne à qui je parle ici. Je ne sais pas si c'est réellement un honneur mais quand même ! ajouta-t-il un sourire rieur aux lèvres.

Comme pour gagner du temps, Jay se gratta doucement la joue à l'endroit où une petite barbe naissante qui avait pris place. Comment faisait les gens normaux pour entamer une discussion avec une belle jeune femme ? Il se sentait l'ame d'un enfant de douze ans à être là à côté d'Iseult et à se refuser à lui parler naturellement. Pourtant, il n'était pas d'une nature timide, il avait même une certaine aisance pour aller vers les gens, mais encore une fois, les règles de son propre jeu avait changées. Alors il se contenta pendant un instant de reporter son attention sur les personnes présentes dans la salle, espérant que sa voisine finirait par ajouter quelque chose. A les regarder de plus près, les gens présents ne semblaient pas réellement plus à l'aise qu'eux. Il y avait toujours cette jeune fille en pleure et le groupe autour de la rouquine, qui finalement lui semblait totalement fausse dans son aisance apparante. Ecoutez moi ce nouveau rire. Es ce vraiment le rire d'une honnète femme ? Non surement pas ! Et d'un coup ça lui vint. D'un coup, il eu l'impression qu'il ne pourrait pas continuer une minute de plus sans entamer une discussion. Comme si c'était naturel. Sans regarder Iseult mais en fixant la rouquine, il laissa échaper un petit rire.

jay ;   C'est dingue ce que les gens peuvent faire pour se rendre interessant, lança-t-il alors que la petite rousse venait de se lever en faisant de grand geste. A croire qu'elle n'a toujours pas oublié que des caméras la filment sans relache et qu'elle essaye en tout moment de donner le meilleur d'elle même. Pathétique.

A ce moment là, il surprit un regard de la rousse vers une caméra dans un coin, à laquelle elle adressa un sourire satisfait avant de se rasseoir ce qui ne fit qu'accentuer le sourire de Jay. Et puis, il se retourna vers Iseult. Il plongea ses yeux dans les siens essayant de détecter ce qui pouvait bien se passer dans sa tête. C'est un don que Jay aurait toujours voulut avoir, pouvoir lire dans les pensées des gens tel Matt Parkman dans Hereos. Mais il n'était pas Matt et il n'était pas dans une série. Ainsi il ne pouvait réellement savoir s'il était entrain d'ennuyer la jeune femme ou de l'intriguer ou même n'importe quoi d'autre finalement. Mais tanpis. Si elle en avait assez de lui elle le lui dirait non ? Même si Jay ne l'espérait évidemment pas. Alors d'une voix douce il recommença à parler, parce que malgré tout, savoir pourquoi une jeune fille comme Iseult était ici l'intriguait.

jay ;   C'est étrange de rencontrer une fille comme toi ici. Tu m'as l'air d'être quelqu'un de bien qui n'a pas besoin d'une emission de téléréalité pour trouver l'amour, ajouta-t-il en ne la lachant pas des yeux. Qu'es qui t'as poussé à venir ici charmante Iseult ?

Bon d'accord, il n'avait pas pu s'empecher d'ajouter ce "charmante" mais après tout ce n'est pas parce qu'il voulait changer qu'il fallait tout changer. Et puis il le pensait alors quoi ? Ce n'était pas non plus un crime. Et puis il se remit à penser à sa question. Peut-être qu'elle n'avait pas envie d'en parler. Après tout, il n'avait pas tellement envie de parler des raisons qui l'avaient poussés ici. Qu'es qu'il pourrait bien lui dire si elle venait à lui reposer la question ? La vérité ? Ou une forme déformée de la vérité ? Avouer qu'il était un ex-drogué coureur de jupon et alcoolique ne l'aiderait surement pas à marquer des points. Et pourtant il ne pouvait pas prétendre avoir atterit là par hasard. Alors, seulement quelques instants après avoir posé sa question, il ajouta en détournant le regard.

jay ;   Enfin si c'est pas trop indiscret de te demander. Si c'est le cas, tu peux me rembarer et décider de me ridiculiser au billard pour montrer combien tu n'es pas contente, ajouta-t-il en riant.

[t'inquiète c'est très bien (a)]

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Non. Elle avait beau chercher dans les yeux du jeune homme, aucune étincelle ne se propagea dans son regard, preuve qu’il la reconnaissait. Ce qui l’arrangeait au final. Au moins, elle saura qu’il ne la côtoie pas juste pour le joli pactole qui l’accompagne partout où elle va. En cachant sa véritable identité, elle espérait enfin pouvoir être au même niveau que les autres, avoir la même chance de rencontrer cet homme qui allait lui faire battre son cœur plus rapidement quand elle le verrait, qui la ferait rougir en lui répétant sans cesse qu’il l’aime, sentir les papillons virevolter à l’intérieur de son ventre quand il l’entourera de ses bras et la serrera contre lui. Un homme qui ressente ces mêmes émotions de son côté, et non un cupide comédien qui la ferait tourner en bourrique. C’était la seule chose qui lui manquait pour que sa vie soit parfaite comme celles dont elle rêvait quand elle lisait ses contes de fées favoris, le soir avant de sombrer dans les bras de Morphée. Jay la tira soudain de ses pensées.

JAY ♣ Je suis ravi de te rencontrer Iseult. Tu es la première personne à qui je parle ici. Je ne sais pas si c'est réellement un honneur mais quand même !

Ces paroles agrandit le sourire d’Iseult, d’une part parce que cela prouvait clairement qu’il n’avait jamais entendu d’une quelconque Iseult vivant à Manhattan, et ensuite parce qu’elle trouvait la fin de sa phrase plutôt drôle. La brunette attrapa une nouvelle fois une fine mèche de ses cheveux et le tortilla autour de son index, l'un de ses nombreux tics dont elle n'avait pas spécialement honte.

ISEULT ♣ Je suis toute de même flattée d'être la première. Et détail assez amusant, tu es également la première personne à qui je parle. Jolie coïncidence non ?

Elle lui adressa un sourire sincère et séduisant, avant qu’un silence ne s’installe entre eux. Elle se sentait nulle. Pourquoi ne saisissait-elle pas pleinement la chance de pouvoir parler avec quelqu’un d’autre qu’elle-même ? Elle détestait la partie réservée et timide de sa personnalité, car comme à ce moment là, ça la bloquait complètement. Depuis son arrivé à Farway Hill, elle avait l’impression d’être retourné en enfance, période où tout ce qu’elle voyait l’intriguait et l’intimidait. Ce nouvel environnement n’était pourtant pas si différent de sa petite vie tranquille au cœur de Manhattan, mais voir des visages qu’elle n’avait jamais vus à la place de ceux de ses amis habituels la rendait quelque peu mal à l’aise. Elle qui était pourtant énergique en temps normal, elle se voyait à présent comme la petite fille qu’elle était jadis. Elle se contenta, pour le moment, de suivre un rire agaçant qu’elle avait entendu en entrant dans la pièce. Ce rire sonnait tellement faux quand il sortait des lèvres de cette rousse. Elle semblait vouloir attirer l’attention à tous prix, peu importe les moyens pourvu que le résultat lui soit satisfaisant. Ce qui était pathétique, de l’avis d’Iseult. Soudain, l’inconnue se leva et fit de grands gestes, avant de regarder d’un air ravie une caméra qui se trouvait dans la pièce. La brunette roula des yeux. Il en faut bien au moins un ou une dans chaque émissions de téléréalité pour se croire supérieur et qui soit venu juste pour percer dans le monde de la célébrité et du glamour, avec en bonus des paparazzis qui n’arrêteraient pas de la suivre dès qu’elle a mis un pied dehors. Mais nous savons tous comment ce genre de popularité se termine. Ils sont connus pendant trois mois, six maximums, et ensuite ils tombent dans l’oubli. Et là, Iseult et sans doute Jay rigoleraient bien haut et fort. La jeune femme entendit d’ailleurs ce dernier briser le silence qui les avait intimidés quelques instants plus tôt.

JAY ♣ C'est dingue ce que les gens peuvent faire pour se rendre interessant. A croire qu'elle n'a toujours pas oublié que des caméras la filment sans relache et qu'elle essaye en tout moment de donner le meilleur d'elle même. Pathétique.

Cette réflexion plus que vraie fit naitre un nouveau sourire moqueur et amusé sur les lèvres d’Iseult. Et tout en continuant d’épier la rouquine qui semblait amuser le groupe autour d’elle, elle répliqua à son tour.

ISEULT ♣ Tout à fait de ton avis. On croirait presque qu’elle ne s’ait inscrite ici juste pour devenir célèbre et non pour le but principal de ce jeu.

Elle ne put s’empêcher de se tourner à nouveau vers Jay, avec ce même sourire affiché sur son visage. Elle laissa le jeune homme se plonger dans son regard, car elle aussi elle en avait envie afin d’essayer de décrypter à son tour son caractère, savoir si elle lui plaisait plus ou moins, et surtout ce qu’il pensait d’elle, comment la trouvait-il. Gentille ? Délurée ? Enervante ? Néanmoins, elle se sentit rougir comme une idiote, ce qui n’allait pas arranger les relations avec elle-même. Et le ton doux qu’il utilisa n’arrangea pas les choses. Elle se força de garder les yeux rivés vers les siens le temps de sa question. Elle se rendit compte qu’il pouvait être légèrement dragueur quand il le voulait.

JAY ♣ C'est étrange de rencontrer une fille comme toi ici. Tu m'as l'air d'être quelqu'un de bien qui n'a pas besoin d'une émission de téléréalité pour trouver l'amour. Qu'est-ce qui t'as poussé à venir ici charmante Iseult ?

Sa question la désarçonna. Devait-elle lui avouer la vérité ? Lui avouer qu’elle était tellement riche qu’elle n’était pas capable de savoir qui de ses amoureux avaient été sincères ou menteurs ? Elle ne le voulait. Du moins, pour le moment. Non qu’elle voulait le mettre dans le même panier que les autres, mais elle n’allait pas déballer ce versant de sa vie à un jeune homme qu’elle connait depuis cinq petites minutes. Quand elle aura assez confiance en lui, elle le lui dira. Pas avant. Alors qu’elle ouvrit la bouche pour lui répondre, il détourna les yeux et fut plus rapide qu’elle à parler.

JAY ♣ Enfin si c'est pas trop indiscret de te demander. Si c'est le cas, tu peux me rembarer et décider de me ridiculiser au billard pour montrer combien tu n'es pas contente.

Elle ne put s’empêcher de rire à son tour. Finalement, elle n’avait pas besoin de lui dire quoi que ce soit au sujet de sa venue ici, puisqu’il venait subtilement de changer de sujet. Et quel sujet.

ISEULT ♣ Moi ? Te ridiculiser au billard ? Je ne sais même pas comment on y joue.

Elle soutint le regard surpris de Jay quand il vint la regarder pour voir si ce qu’elle venait de dire était vrai, pour lui prouver qu’elle ne se moquait pas et qu’elle était tout à fait sérieux. Elle acquiesça tout en le regardant, le sourire aux lèvres. Et tout en désignant le billard près d'eux, elle ajouta.

ISEULT ♣ Je te jure que je n'ai jamais tenu de queue de billard de toute ma vie. Même si, j'avoue, l'envie ne me manque pas parfois.

Il y avait toujours été important pour Jay de faire rire les autres. C'était un trait récurant de sa personalité que la plupart des gens lui faisait remarquer depuis qu'il était gosse. Et pourtant, à chaque fois qu'il voyait quelqu'un rire ou même tout simplement être amusé par quelque chose qu'il avait dit, il se sentait tout content et tout de suite plus à l'aise. Et la règle ne changea pas quand il vit Iseult lui sourire. Il la regarda enrouler une mèche de cheveux le long d'un de ses doigts semblant ne même pas s'en rendre compte, tant ce geste paraissait naturel.

iseult ;  Je suis toute de même flattée d'être la première. Et détail assez amusant, tu es également la première personne à qui je parle. Jolie coïncidence non ?

La réponse de la jeune femme lui laissa échaper un petit rire. Ainsi, elle était aussi nouvelle que lui. Cette pensée ravi le garçon. Il n'aurait pas aimer tomber sur quelqu'un qui avait déjà passé plusieurs semaines ici et qui se serait sentit obligé de lui faire un rapport détaillé de tout ce qui c'était passé. Satisfait, il sourit donc à la petite brune.

jay ;  Et tu as bien raison si tu veux mon avis, lui répondit-il en prennant un air très fier de lui qui devait surement paraitre ridicule. Jolie coïncidence effectivement ! ajouta-t-il comme dans un murmure, un sourire ravi aux lèvres. On aurait pas pu mieu tomber !

Et puis, comme ils auraient pu tout les deux s'y attendre, le silence géné que mettent en place deux personnes qui viennent juste de se rencontrer après s'être présentés s'installa entre eux. Il s'agit de ce silence durant lequel chacun a envie de continuer à parler mais aucun n'ose réellement se risquer à le faire. Es que ce que je vais dire en vaut la peine ? Quel sujet préfère-t-elle ? Peut-être n'a-t-il pas envie d'être dérangé ? Ce sont toutes ces questions que ce posent deux personnes après une présentation et qui les bloquent pour avancer. Jay n'avait jamais réellement rencontrer ce silence, il en avait entendu parler, il connaissait sa réputation, mais ce n'était tout bonnement pas son genre. Enfin il y a un début à tout non ? Alors tout les deux se remirent à observer la salle comme deux ados lors d'une boum, coincés dans un coin, qui n'osent pas se proposer mutuellement d'aller danser, même si ils en meurent d'envie. Heureusement pour eux, la rouquine désagréable leur donnèrent un premier sujet de conversation. C'est vrai qu'elle avait totalement l'attitude de la fille que l'on peut critiquer sans avoir le moindre remord tellement son comportement est inadmissible. Ce qui tombait bien d'ailleur, puisque Jay avait toujours apprécié se moquer des gens qu'il ne connaissait pas. Il n'était pas réellement méchant. Non. C'est juste qu'il trouvait ça plutôt divertissant et que de toute façon, ces personnes n'en sauraient jamais rien, alors, pourquoi se gener ?

iseult ;  Tout à fait de ton avis. On croirait presque qu’elle ne s’ait inscrite ici juste pour devenir célèbre et non pour le but principal de ce jeu.

La remarque de la jeune femme le fit sourire, et il lui jeta un coup d'oeil amusé. Il n'avait encore jamais réalisé que certaine personne présente ici aurait pu ne pas être là pour tomber amoureux mais bien pour profiter du système. Et pourtant, en y repensant, ça lui paraissait finalement plutôt logique. Mais en un sens il ne trouva pas ça bien de la part de ces gens. C'est vrai quoi, si la plupart était persuadé que tout le monde cherchait l'amour, que certain s'en foute royalement paraissait inconsevable. C'est pourquoi dans son fort intérieur, Jay décida qu'il serait parfait que cette rouquine se fasse éliminé.

jay ;  C'est sur ! La pauvre, si elle savait que tout ce qu'elle gagnera sera quelques petites attention de la presse à sa sortie, elle changerait surement de tactique ! Elle finirait par s'interesser plus aux autres qu'à sa petite personne par exemple, ajouta-t-il avait une voix moqueuse qui exprimait tout son mépris pour le comportement de cette fille.

Et puis, la petite rousse n'eu plus d'importance. Saisissant un regard d'Iseult, il ne put s'empecher de se mettre à la fixer et fut agréablement surpris que cette dernière en fasse autant. Bizzarement, ainsi plonger dans ses yeux, il se sentait bien. C'était une sensation qu'il ne connaissait pas réellement car il n'avait jamais eu l'occasion de regarder ainsi une femme. Si il l'avait fait, ce n'était que de manière inconsciente et totalement calculée car il savait que les femmes apréciaient ce genre de chose. Mais là, à Farway Hill, dans un jeu de télé-réalite, avec Iseult, c'était différent. Elle avait ce petit rouge aux joues qui lui arriva et que Jay ne pu s'empecher de trouver extrèmement craquant, espérant tout de même qu'il n'avait pas la même chose, puisque oui, il était un homme, non mais oh !

Lorsqu'il la questionna sur la raison de sa présence, il sentit bien dans son regard qu'il y avait quelque chose qu'elle ne voulait pas lui dire. Pas maintenant en tout cas. Quelque chose dont elle aurait bien aimé qu'il fasse abstraction afin de la connaitre pour elle et non pour son histoire. Jay comprenait parfaitement ce qu'elle pouvait ressentir, ce trouvant dans la même situation qu'elle. Et c'est en partie pour ça qu'il lui proposa de changer de sujet, détournant les yeux pour ne pas lire de question sur ce revirment dans les siens. Son rire et un rapide coup d'oeil à son visage redevenu rayonant remplit Jay de joie, il avait bien fait de ne pas s'attarder sur ce sujet, plutôt que de partir dans des discutions sérieuses et pleine de gêne, ils allaient pouvoir parler de chose sans interet pour se découvrir l'un l'autre.

iseult ;  Moi ? Te ridiculiser au billard ? Je ne sais même pas comment on y joue.

Si cette déclaration ravi Jay lui permettant d'oublier définitivement l'épisode "passé", il ne put se retenir de se montrer étonné par la réponse d'Iseult. Ne pas savoir jouer au billard ? Il n'était pas un champion non plus, mais il y avait souvent jouer dans des bars pour passer une soirée sympa entre potes. C'était pour lui un jeu interessant et en même temps pas tellement compliqué. Taper dans une boule, tout le monde peut le faire non ? Son sourire s'élargit en observant Iseult être presque fière de ne pas savoir jouer, soutenant son regard, avec comme un air de défi.

iseult ; Je te jure que je n'ai jamais tenu de queue de billard de toute ma vie. Même si, j'avoue, l'envie ne me manque pas parfois.

Jay regarda la petite brunette lui montrer le billard, un sourire aux lèvres. Décidemment non, ça ne pouvait être possible que cette fille n'est jamais jouer à un truc aussi commun que le billard. On en trouve dans tout les bars de New York ! Il la fixa donc quelques instant, les yeux écarquillés. Pourtant, Jay ne douta pas de la parole d'Iseult, tout simplement parce qu'elle n'était pas comme ces petites cruches qui croyent qu'il faut forcement passer pour une idiote pour plaire aux hommes. Alors, toujours avec son petit sourire aux lèvres, il quitta le rebord de la fenêtre et se dirigea vers le billard et saisit deux queues qui étaient rangées tout près. Retournant près de la belle brune, il lui en tendis une.

jay ;  Dans ce cas jeune fille, je me dois de t'apprendre le billard ici et maintenant, lui dit-il avant de lui mettre la tige en bois dans les mains. Je ne peux pas accepter que tu manque ça !

Il lui adressa un sourire navré en secouant la tête, comme si il était désolé pour elle, avant d'éclater de rire et de se rediriger vers la table de billard. Ses doigts se promenèrent sur le tapis un instant avant qu'il ne se décide à sortir les boules et à les poser dessus. Il allait les mettre en place lorsqu'il releva les yeux vers Iseult.

jay ;  A moins que tu ne te déglonfe Is'ouu, lui dit-il un sourire charmeur aux lèvres et ses yeux doucement posés sur elle. Je peux comprendre tu sais ! Mais bien sur à ce moment là tu descendrais dans mon estime

Et de nouveau, il laissa échapper un petit rire et commença à mettre les boules en place. Il n'avait pas envie qu'elle lui dise non, et il ne pensait pas qu'elle le ferait. Mais bon, sait-on jamais ? Peut-être en avait-il trop fait. Ou peut-être qu'Iseult ne s'interessait pas à lui. Mais encore une fois, il en doutait.

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Iseult se laissa pleinement plongée dans le regard sombre de Jay, et le fait que celui-ci ne détourna pas les yeux des siens fit naitre un petit sourire satisfait. Peu de personne l’avaient regardé ainsi auparavant, et encore moins l’un de ses ex. Elle aurait tellement voulu lire en lui, savoir ce qu’il pensait d’elle en réalité. Cependant, la gêne s’empara beaucoup trop rapidement de son esprit au bout d’un court instant, et sentit le rouge lui monter aux joues. Si elle avait pu, elle aurait sans doute détourné les yeux. Mais elle ne put s’en résoudre. Le regard du jeune homme l’hypnotisait complètement. Elle n’entendit qu’à peine un nouveau rire forcé de la rousse qu’ils critiquaient quelques secondes plus tôt. Les pleurs de la fille dans son coin s’estompèrent progressivement. Iseult ne faisait plus qu’attention aux deux pupilles de Jay qui ne cessaient eux également de la fixer. Elle ne sut combien de temps en tout ils restèrent ainsi à se regarder dans les yeux, surement pas plus d’une dizaine de secondes.

Et là, il lui demanda ce qu’elle faisait ici, à Farway Hill. Cette question la désarçonna complètement, et il dut le lire dans son regard. Elle n’avait aucune envie de dire dès le départ qu’elle était fille de parents riches et qu’elle avait été assez cruche dans le passé pour croire qu’un menteur était forcément l’homme de sa vie. Son malaise dut se lire dans les yeux de la jeune femme, car Jay eut très vite de détourner les yeux. Quand il coupa le lien, Iseult fut partagée entre du soulagement et de la frustration. Soulagement car il cessait ainsi de la regarder rougir comme une idiote. Frustration… elle ne saurait trop dire. C’était sans doute dut à l’hypnotisme inné de ses yeux. Il changea alors très vite de sujet, lui proposant de le ridiculiser au billard pour se venger. La brunette ne put s’empêcher de rire à cette remarque. Elle n’avait touché à un billard de sa vie, même si elle avait toujours voulu savoir comment ça faisait d’y jouer un jour. L’étonnement qu’afficha Jay lors de sa confession lui arracha un nouveau rire. Elle lui avoua qu’elle n’avait jamais tenu de queue de billard, tout en désignant la table de billard libre à proximité. Le jeune homme la regarda à nouveau, se demandant sans doute si elle se moquait de lui. Mais il put lire clairement qu’elle lui disait bel et bien la vérité. Alors, avec une belle aisance de sa part, Jay quitta son perchoir, le sourire aux lèvres, et se dirigea vers le billard. Il attrapa deux queues qui étaient parfaitement rangées, et en tendit une à Iseult.

JAY ♣ Dans ce cas jeune fille, je me dois de t'apprendre le billard ici et maintenant. Je ne peux pas accepter que tu manque ça !

La brunette sourit, puis prit la queue entre ses doigts, un sourire amusé se dessinant sur son visage en regardant le propre sourire de Jay témoigner une fausse compassion à l’égard de la jeune femme, avant d’éclater de rire avec lui. Elle regarda rapidement l’objet, avant de relever les yeux vers Jay qui commençait à placer les boules sur le tapis. Il releva les yeux à son tour.

JAY ♣ A moins que tu ne te déglonfe Is'ouu. Je peux comprendre tu sais ! Mais bien sur à ce moment là tu descendrais dans mon estime.

Iseult haussa les sourcils, avec un air de défit alors que Jay riait à nouveau. Elle n’était pas du genre à abandonner à la première difficulté, surtout s’il s’agissait de faire rire des amis et passer un bon moment à leurs côtés. Mais le jeune homme a dut sans doute déjà percer cette facette de sa personnalité, car il était évident qu’elle n’allait pas partir en rétorquant que finalement elle n’en avait pas envie.

ISEULT ♣ Tu ne sais manifestement pas à qui tu t'adresses, Jay-chou.

Elle s’approcha, l’air fière et déterminée, et Jay la laissa face à face avec la boule blanche, qui était parfaitement alignée avec les autres boules formées en triangle un peu plus loin. Elle fit mine de s’échauffer, puis posa la queue de billard sur la table. Et là, elle se rendit compte d’une chose. Elle ne savait absolument pas comment positionnée ses doigts sur le tapis. Elle se doutait bien que chacun devait avoir sa propre manière de les mettre, mais elle qui n’avait jamais joué au billard, elle n’avait donc jamais eu l’occasion de tester plusieurs manières et de choisir celle qui lui convenait le mieux. Elle essaya donc de se rappeler comment son père les mettait. Elle l’avait vu plusieurs fois, discrètement, jouer à ce jeu, seul ou parfois avec son meilleur ami. Elle réfléchit donc quelques instants, avant de placer ses doigts comme ça lui venait, finalement. Elle savait qu’elle les avait mal placés, mais elle fit comme si elle savait ce qu’elle faisait. Ce qui était, bien évidemment, totalement faux. Iseult se pencha ensuite en tenant fermement l’autre extrémité de la queue, copiant ainsi la posture de son père, et visa la boule blanche. Elle fit quelques allés et retours, sentant bien le regard de Jay posé sur elle, puis se décida de tirer. Elle poussa donc plus fortement que les fois précédentes, certaine qu’elle allait faire un joli coup. Malheureusement pour elle, la queue ne toucha aucunement sa cible, elle était même complètement à côté. Iseult entendit tout de suite après le rire de Jay retentir une nouvelle fois, et elle tourna la tête vers lui, avec un air qui se voulait assassin, bien que son sourire amusé, qu’elle essayait de réprimer, trahissait son amusement.

ISEULT ♣ On ne se moque pas !

Elle lui tira ensuite la langue, puis se concentra à nouveau sur son jeu. Elle replaça sa queue près d’elle, visant la boule blanche comme il fallait. Puis, elle tira, atteignant la cible cette fois, mais elle dévia légèrement sur le côté, touchant quand même dans sa course quelques boules qui ne formaient plus de triangle désormais. Mais là encore, Iseult ne fut pas très fière d’elle, et elle entendit le rire étouffé de Jay. Elle se redressa donc et se tourna vers lui.

ISEULT ♣ Oui bon ça va...

Elle prit une moue boudeuse et croisa les bras sur sa poitrine, comme une petite fille, et fixa un point invisible sur le mur, ignorant Jay tant qu’elle le put.